Je n’aspire ni à la richesse ni aux honneurs
Je n’espère plus l’immortalité
La postérité est trop paresseuse
Elle dépend par trop de la célébrité d’aujourd’hui
De la mode quoi
Le renom est vide
Il ne sert qu’à ce que je méprise
Dont je ne voudrais sous aucun prétexte
L’argent les filles le confort
Je circule comme je veux
Je passe le temps plein d’entrain
Je regarde passer les trains
Quand on n’a plus désir tout vous contente
Le désir est sans fin
Des petits légumes apaisent très bien la faim
Et le pain ? N’oublions jamais le pain !
L’habit se doit d’être simple
Élégant mais simple confortable
Seul je m’en vas dans le bois
Converser avec un cerf
Je chante je chante pour accompagner les vieilles et les enfants
Je suis joyeux je suis heureux
Je me lave dans le petit ruisseau
Pour me rincer nul besoin d’une grande rivière
j’ai envie de dormir au pied du rocher
Une jolie voix tombe de la montagne
Je ne connais comme paradis que le paradis de l’ouest
Les vieux y sont chez eux
J’ai caché mes traces des fois que des personnes mal intentionnées
Se souviendraient de ma jeunesse
Il y a bien des printemps
Tout est brume et fumée
Ma canne en bois noir m’accompagne fidèlement
Je marche sans but apparent
En fredonnant des chansons
Le torrent aux yeux pers m’assomme de son bruit monotone
Assis sous un chêne je regarde au loin
Les nuages blancs surgir des cimes déchiquetées
Est bien pitoyable celui qui cherche richesse et renommée
Dans ce monde flottant
Dans ce monde où tout flotte
Sans but et sans raison
On gaspille aussi sa vie à courir
Comme un canard décapité
Dans le vent et la poussière