De nouveau le temps s’est radouci
Un peu radouci
Les pruniers devant la véranda sont en fleurs
La lune à demi ronde
Notre hôte a eu la bonne idée de préparer un banquet
Les convives se félicitent les uns les autres
Pendant des années ma barque solitaire a rêvé
Au milieu des fleuves et des lacs
Nous sommes une élite
Si on te demande un jour qui je suis réponds :
» Un mendiant à un carrefour »
Nuit de printemps
Ma femme et moi nous marchons sous la lune
Nous nous rendons à la ferme
La lune est voilée
Nous marchons à pas lents nous tenant par la main
Soudain effrayés par nos voix qui résonnent
Des oiseaux d’eau s’envolent en battant des ailes
Nous nous sommes éloignés de la ville
Nous rencontrons par hasard un bûcheron
Des pins verts et droits bordent notre chemin
Le parfum des pruniers sauvages provient d’un val voisin
Ma venue ici était attendue
Du moment que je pose ma canne je me sens chez moi
Dans le vieil étang poissons et dragons prennent des airs
Cette longue journée s’écoule dans le calme de la forêt
Qu’y-a -t-il dans ta maison ?
Je vois un lit couvert de livres
A mon aise je me défais de ma veste étriquée
Cueillant quelques vers je compose un poème
Le soir je flâne seul dans la galerie de l’est
Les oiseaux voltigent dans le printemps
Plus tard dans la cour les cent fleurs s’évanouissent
Mais leurs effluves parfumées sont encore dans la chambre
Enfin nous sommes face à face
Pas besoin de paroles
La nuit de printemps n’est pas près de s’achever