Ry 35

Aujourd’hui me promenant dans l’herbe
Je suis surpris par une averse
Mon vieux chapeau est insuffisant pour me protéger la tête
Je m’abrite dans une très vieille chapelle
Je ris J’ai une gourde et un bol
Je n’ai rien pour les remplir
Ma vie est aussi libre que la chapelle délabrée

Quand cesserai-je de vivre fou et obstiné ?
Ainsi passe ma vie dans la solitude et la pauvreté
La vie passe Je passe la vie
Au soleil couchant sur le sentier du village reculé
je rentre avec mon bol vide

Des haillons
Ma vie est en haillons
Je me tiens seul au bord de la route
Si tu ne crois pas aux fantômes
Les fantômes ne croiront pas en toi
J’ai abandonné la hutte aux herbes sauvages
Toute la nuit je regarde la lune en souriant
Je suis attentif aux multiples bruits de la nuit
Je suis capable de faire deux choses en même temps
Je fredonne maintenant
Je suis épris des fleurs J’oublie de rentrer
Depuis que j’ai quitté la grand’ville
Par pure mégarde
Je suis devenu une vieille bourrique

Je ne me rappelle jamais
Depuis combien d’années je m’obstine à vivre ici
Il y avait un océan Il s’est transformé en mer de muriers
Je connaissais tout le monde
Maintenant les gens que je croise ne me reconnaissent pas
Ils me regardent juste comme un mendiant sur le chemin