Je suis seul je feins de dormir dans ma hutte
Personne ne vient me voir de toute le journée
Mon bol et mon havresac passent leur temps
Accrochés au mur
Ma canne de glycine noire est laissée à la poussière
Je m’envole dans un rêve vers la montagne sauvage
Mon âme retourne se promener près des remparts
Comme d’habitude des enfants me saluent joyeusement
Ils sont toujours joyeux pas comme moi
Je n’ose plus regarder dans le miroir mon visage fané
J’ai du mal à coiffer mes cheveux gris
J’aurais bien aimé qu’ils fussent blancs
Mes lèvres desséchées se refusent à boire
Mon corps sale aurait besoin d’être lavé
C’est impossible
Le froid et le chaud alternent subitement
Mon pouls est irrégulier agité
J’entends vaguement des bûcherons parler
Mon corps rendu frêle s’attarde au lit
Sous un bon drap
Ma tête adore l’oreiller
Mon âme s’est promenée maintes fois en rêve
Dans le plus beau des paysages
Je suis convalescent ce matin
Je vais au bord de l’eau au bord de la rivière
Je me tiens droit comme un peuplier
Innombrables les pétales
Les pétales des fleurs de pêchers
Flottent gentiment au fil de l’eau