Qui s’inquiète de mon sort ?
Et moi pour qui m’inquiétè-je ?
Ma femme ma fille ma famille d’outre-Atlantique ?
Pour qui ?
Mon portail en branchages est niché au sommet de la montagne
Ce n’est pas vrai mais j’y crois
Les herbes sauvages ont englouti le sentier
Ce n’est pas commode pour se déplacer
Au mur tout est suspendu ma gourde et le reste
J’entends qu’on coupe du bois de l’autre côté du torrent
Me reposant sur l’oreiller j’écoute la claire matinée
Les oiseaux de la montagne volent en chantant
Leur temps passe vite
Ils me réconfortent dans ma solitude
Le perron est désert sous les pétales de fleurs pêle-mêle
Des oiseaux appliqués semblent tisser leur chants
Ils sont beaux sans exception
A la fenêtre le soleil est radieux doux si doux
La fumée monte toute droite du brûle-encens
Fine si fine
Une hutte c’est quatre murs
J’aime dépendre des autres pour continuer à vivre
Arrive à l’improviste un vieil ami
Ensemble devant le foyer vide
Nous écoutons un instant très attentivement
Le chant des insectes leurs bruits