Quand on cherche on risque de tomber
Quand on ne cherche pas on est déjà tombé
Souvent je monte à la pagode-église
Je contemple nuages brumes et fumées
Pins et cyprès ont plus de mille ans
La brise est légère depuis un temps fou
les oiseaux sont en harmonie avec les saisons
Jamais ne cesse le murmure de la source
Elle est trop froide pour moi
Qui me débarrassera de mon fardeau de poussière ?
Pour vivre libre au sommet de la montagne émeraude ?
Aucune animation à la ville
Vraiment rien tout est vide
Au delà de la grand’porte
Quelques cèdres
Les arbres ont plus de mille ans
Comme la brise légère
Sur les murs quelques poèmes et des fenêtres
Par malheur dans la soupière il n’y a que de la poussière
Dans les fourneaux d’ailleurs pas de fumée
De la poussière partout de la poussière
Seul un vieillard du village à l’est
Vient parfois frapper à ma porte
Le vieillard arrive toujours plus courbé
Il apprécie mon ermitage je l’apprécie aussi
Mon ermitage est silencieux
Ses alentours sont bruyants
Sous la fenêtre assis à notre aise
Nous mangeons des courgettes
En levant nos coupes de vin
Ce vieux n’est pas le vieillard de la montagne
Allègre en ce début d’été
Vêtu de ma belle chemise à fleurs
Je regarde au bord de l’eau
Les saules d’un vert profond
Sur la rive d’en-face par milliers
Voltigent les pétales des fleurs
De pêcher et de prunier
J’avance d’un pas tranquille
Je cueille des plantes sauvages
Je viens voir un ami un vieil ami
Je frappe discrètement à son portail en branchages
Les papillons volettent dans le jardin au sud
A l’est le colza en fleurs borde la haie
Mon sentiment mes sentiments sont tranquilles
La journée est longue très longue mais pas trop longue
Dans mon lieu reculé les plaisirs naturels abondent
Je suis naturellement prompt à jouir d’un climat poétique
Je cueille des vers D’eux-mêmes ils forment un poème