Ici c’est ici
Je suis arrivé ici il y a longtemps
Je ne me rappelle plus quand exactement
Le terrain est en friche Personne ne le nettoie
Chez moi le bol et le sac sont tout poussiéreux
La lampe solitaire éclaire des murs nus
La pluie la nuit arrose avec soin le portail désert
Le petit perron encombré d’herbes de ronces et de fleurs
Pour les choses par milliers il en va ainsi
Je soupire Il n’y a rien de plus à attendre
Dans les arbres les cigales Elles sont stridentes
Au pied des rochers l’eau Elle murmure
Dans la nuit l’averse Elle a chassé les fumées et les poussières
Ne me dites pas que dans ma hutte il n’y a rien
Il est vrai que je vous ai soufflé cette réponse mauvaise
A la fenêtre je reçois de l’air frais par bouffées
A partager avec toi
Tu laisses tomber ta litanie
Ton vieux poème
Tu baisses la tête et tu t’endors
Je t’imite et t’imitant j’imite le vieux
Sur mes coussins en jonc
Le chant des grenouilles est tantôt lointain tantôt proche
Il ne cesse à aucun moment
Sous le store ajouré la flamme de l’unique lampe vacille