Toute la journée je pense à la nourriture
De retour je ferme avec soin le portail en branchages
Dans le grand poêle je brûle moi aussi quelques branchages
Qui ont encore des feuilles
Serein je lis quelques poèmes
Du vent d’ouest souffle une pluie légère
Elle asperge ma hutte toute entière
Je m’étends les deux jambes allongées
Sans aucune pensée ni aucun doute
Je suis venu ici jadis avec mon bol
L’automne est frais pourtant nous ne sommes qu’en septembre
Dans le jardin dépouillé de tout
Les châtaignes ressortent
le ciel est haut ce matin
Le chant des cigales a cessé
De nature je ne suis pas passionné
Ma pensée n’est jamais aussi vaste
Que lorsque je suis debout ou assis
Je ressemble à un auteur un peu vain
A la tête de mon lit un peu âgé
Un livre m’attend
Parfois l’ambiance d’automne est maussade
Je me résigne à sortir Le vent est juste un peu froid
Le village solitaire s’habille de fumées et de brouillard
Des gens rentrent sur le pont rustique
De vieux corbeaux se rassemblent dans les arbres antiques
La formation des oies sauvages disparait au loin dans le ciel
Seul un moine éloigné
Reste longuement debout
Au bord de la rivière du crépuscule