Au village de la montagne
Après plusieurs jours de vent et de pluie
Dans la forêt froide triste dépouillée
De vieux corbeaux que nous connaissons s’envolent
Sur les mille pics les dix mille ravins
Le soleil se couche bientôt bien vite
Le moine mendiant est de retour
Toute ma vie j’ai été trop paresseux pour m’établir
Allègre je suis tout allègre
Je laisse libre cours à ma bonne nature
Dans mon sac du riz
A côté du poêle un fagot de bois
Pourquoi se fatiguer à rechercher une preuve quelconque
D’illumination vraie ou d’illusion fausse ?
Quant à chercher renommée et profit dans le monde vulgaire
De poussière inutile d’en parler
Sous la pluie nocturne dans la hutte
Je suis de tout mon long à l’aise
Hier je suis allé en ville
Pour la première fois depuis longtemps
Je n’ai rien acheté
A la fin le sac semblait lourd sur mes frêles épaules
Mon vêtement est mince
C’est ma faute Je savais le givre dense
Où sont partis les vieux amis ?
Je fais rarement de nouvelles connaissances
J’ai marché jusqu’au quartier des plaisirs
Le vent est lugubre dans les pins et cyprès