Vieux et malade je me réveille
Impossible de me rendormir
Dans les tréfonds de la nuit le silence de la pièce
Pas de flamme dans la lampe ni de braise dans le poêle
Juste une solitude immense
Qui s’accumule sur le lit sur l’oreiller
Je ne sais que faire pour me réconforter
Au milieu des ténèbres épaisses je sors
Je marche dans la cour avec ma canne
La cour est assez grande
Pour moi les étoiles sont innombrables
Dans le ciel parsemées elles dessinent des fleurs aux arbres dépouillés
Au loin le son du torrent tel un bruit de guitare
Mes sentiments de la nuit sont connus de moi-seul
Une autre fois ailleurs à qui en parler ?
D’ailleurs pourquoi en parler ?
Ma hutte étroite est répétons-le délabrée
Mon corps est vieux éreinté usé de même
Encore plus au fort de l’hiver
Il est difficile d’expliquer mon tourment
D’expliquer véritablement mon tourment
Je lappe une soupe de riz afin de chasser la nuit froide
Depuis plusieurs jours le printemps tarde
Sans quelques mesures de riz comment affronter ce temps ?
Calmement je réfléchis à tout ça
Je ne vois pas d’autre solution
J’écris un poème pour un ami