Je pars dans la montagne ramasser du bois
Je reviens à pas lents le soleil décline déjà
Il m’a laissé des prunes et des prunes
Sous l’abri près de la fenêtre
Les diverses prunes sont dans un sac
Il y a en plus un poème
Dans la montagne je ne mange jamais plus de deux plats
D’ordinaire pour légumes j’ai des navets
Aujourd’hui à la hâte je mets des taros dans la marmite
Je les assaisonne avec du sel et du pâté de soja
Mes entrailles affamées desséchées sont comme collées
Il me faut manger trois bols pour être rassasié
Un seul regret l’ami poète n’a pas laissé de vin
Je conserve le cinquième des victuailles
Comblé d’aise je me caresse le ventre
Pour faire des prévisions
Dans une semaine la fête de l’Illumination
Je ne sais jamais comment exprimer ma foi ma dévotion
De plus je n’ai pas de quoi faire une offrande
Dans ces cas-là je quémande au temple
A la fin de l’année en ville les prix vont jusqu’à décupler
Si je vends tous mes biens je n’ai pas de quoi remplir un panier de fruits et de légumes
Cette année par bonheur un ami que je ne connais pas m’a fait un don
Je vais faire une offrande au vieillard du paradis dans la montagne
Si on me demande quelle offrande
J’ai des prunes pour le dessert
Et des taros comme plat principal