Mon char est lancé De loin je vois les remparts les tombeaux
Les morts des vieux âges sont soigneusement enfouis
Obscurément fondus dans l’éternelle nuit
Cachés sous les sources infernales
D’un sommeil millénaire à jamais sans réveil
Ils dorment
Les disparus sont chaque jour plus lointains
D’un ancien cimetière le labourage fait un champ
Le murmure des blancs peupliers est si plaintif
Que mon chagrin devient mortel
Je voulais retrouver mon village
Ma route est sans retour
Nous nous tourmentons pour moins de cent ans
Les jours sont si courts les nuits sont si longues
Torche au poing allons nous distraire !
Qui émule les immortels ?