La clarté de la lune est blanche
Elle m’illumine dans mon lit
Je suis triste à n’en pouvoir dormir
Je descends de l’étage sandales aux pieds
Je reste là indécise hésitante à l’entrée du jardin
Un oiseau s’envole Il est en deuil
Son chant lugubre blesse mes entrailles
Toute émue je songe à mon aimé
Immobile je pousse un lourd soupir
Prise d’une colère subite je maudis le ciel
Qu’amer est le sort de l’orphelin !
Je n’ose me plaindre de rien
A mon frère à ma belle-soeur
Ni de la vermine dans mes cheveux
Ni de la poussière au fond de mes yeux
Aux pieds point de chaussures
Sous le givre les chardons me piquent
Le chagrin des épines s’enfonce
Pas de manteau en hiver !
Mes échecs ne sont pas rares
J’en rends compte aux deux monstres
J’écris une lettre pour mes parents qui sont sous terre
Je suis parti en jurant de ne pas revenir
Et tout de suite je suis revenu
Ma peine s’accroit encore
Mon seul désir est de partager votre brouet
Mes cheveux sont blancs désormais et à jamais
Je dois penser aux enfants
Malheureusement je ne peux m’attarder