L’herbe foisonne la récolte de pois est maigre
Pioche à l’épaule je rentre avec la lune
La piste est étroite les buissons sont drus
La rosée du soir mouille mes vêtements
Nos grands pans de lande et de bois sont faits pour moi
Je m’égare à travers les tombes
Puits et foyers sont encore là ruinés
Entre muriers et bambous
J’interroge un ramasseur de broutilles :
« Tout a péri »
La vie humaine ressemble à un vain fantasme
Tout pour finir rentre dans le néant
Je suis seul morne avec mon bâton
Les lacets sont broussailleux
L’ombre envahit la chaumière
Un feu de sarments remplace les chandelles
De l’arak un poulet Que vivent mes convives !
J’en veux à la nuit trop brève
Je suis las de la pioche
L’arak va me consoler la tête