Je cueille au matin les orties du jardin
Je me couche et je dors à n’importe quelle heure
Du jour et de la nuit
Je devine le vent à la chute des feuilles
Je suis les oiseaux à leur babil
La campagne est un concert de bruits bizarres
Mes jolis objets ne trouvent pas preneur
Mon alcool est trop parfumé
La belle n’est pas venue
C’est trop tard ou trop tôt
Une femme inconnue baigne ses pieds blancs
Au fil de l’eau
La lune est si lointaine que nul ne peut l’atteindre
Nul n’entend plus les flutes de jadis
Mon coeur n’est ni de bois mort ni de pierre
Pourtant je m’interromps plein d’embarras
Comment se résigner à trottiner, à replier les ailes ?
C’en est assez Je démissionne et je déménage
Je vis en famille
De tous temps sages et saints furent obscurs et pauvres
Nous aussi, isolés et candides