APC 56

On quitte tout jeune son pays
On y revient bien vieux
On retrouve l’accent du cru
Mais les tempes ont blanchi
Nul ne connait le passant
« D’où venez-vous, monsieur ? »

J’ignore tout des humains d’autrefois
Je ne sais rien de nos descendants
Je suis seul entre deux abîmes
Je songe aux infinis des univers immenses
Je pleure de terreur et d’amertume

Les nuits sont longues pour qui aime et est seul
Jusqu’à l’aube s’envolent les pensées d’amour
Mieux vaut dormir et rêver d’un heureux rendez-vous

Depuis votre départ mon bien-aimé
Je délaisse mon métier à tisser
Je suis à vous mais comme la lune
Dont la beauté ne cesse de décroître