J’aime le maître connu pour son charmant génie
Dès sa jeunesse il renonça aux insignes officiels
Vieillard aux blancs cheveux il se repose
Auprès des pins et des nuages
Il boit sous la lune Un dieu le grise
Il adore les fleurs et ne sert plus son prince
Nous saluons bien bas le parfum délicat
Tu montais un petit cheval de bambou
Tu jouais avec des prunes vertes
Nous étions deux enfants sans doutes ni soupçons
A quatorze ans je devins ton épouse
Honteuse rougissante sans sourire
Les yeux baissés je cherchais l’ombre du mur
Tu m’appelais je ne bougeais pas
A quinze ans je me suis apprivoisée
Je nous voyais unis comme cendre et poussière
Lorsque j’eus seize ans tu es parti au loin
Les traces de tes pas se sont vêtues de mousse verte
Une mousse si drue que je ne peux l’enlever
Les papillons par couples voltigent d’herbe en herbe
Peu à peu inexorablement je perds mon teint de rose
Ecris-nous J’atteindrai d’une traite les sables du grand vent