Dans les fleurs vaporeuses d’avril
Je laisse le pavillon de la grue jaune
Ma voile solitaire se perd dans l’azur
Je ne vois plus que le fleuve qui coule
A la rencontre du ciel
La rosée blanche recouvre ce qui ressemble à du jade
Le froid me pénètre
Je déroule mon rideau de perles de cristal
Je contemple diaphane la lune d’automne
Je quitte à l’aube la bourgade perdue
Dans des nuées multicolores
Sur les deux rives les singes s’appellent sans cesse
Mon esquif glisse entre les montagnes
Chassons la tristesse éternelle
La nuit est si claire qu’on ne peut dormir
L’ivresse venue nous dormons sur la montagne nue
Le ciel est la couverture la terre est l’oreiller