Je vais vous conter l’histoire du toit de chaume
Que le vent d’automne abîma
Le chaume s’est envolé de l’autre côté du fleuve
Ou reste accroché à la cime des arbres
Les enfants du village insultent ma vieillesse
Ils me volent du chaume à pleines brassées
Je crie en vain la bouche sèche les lèvres brûlantes
Appuyé sur mon bâton je soupire longuement
Le vent s’apaise mais pas les nuages noirs comme l’encre
Le ciel d’automne sans bruit sombre dans l’obscurité
Ma vieille couverture de toile est froide comme du fer
Mes enfants trop gâtés dorment mal
Pas un endroit de sec dans la chaumière
Depuis la méchante rébellion le sommeil me fuit
Je songe à une grande bibliothèque pour les pauvres lettrés
Elle serait solide comme le roc
Si elle existait je mourrais content