La brise se levant fait frissonner
La moire de l’étang au printemps
Un couple de canards mandarins
Suit dans l’allée aux senteurs
Une belle indolente qui tient dans ses mains
Les pétales roses
Elle est seule accoudée au balustre
Orné d’oiseaux batailleurs
Une épingle de jade s’incline dans sa chevelure
je l’espère en vain
Le cri de la pie est-il un bon présage ?
*
La pluie clapote derrière les rideaux
La vertu du printemps est épuisée
Sous la housse de soie le froid me réveille
Quand je rêve j’oublie l’exil
Je ne m’appuie pas seul sur la balustrade
De peur de voir une infinité de monts et de fleuves
Les adieux furent faciles malaisé est le retour
L’eau coule les fleurs tombent le printemps s’enfuit
N’importe où quelque part
Dans le ciel ou chez les humains
Je suis silencieuse esseulée
Je gravis les marches du pavillon
La lune parait une faucille
L’automne frisquet m’enferme
Dans la cour plantée de platanes
L’insécable fil de ma pensée
L’inextricable écheveau de ma peine
M’éloignent douloureusement de tout de toi
Mais me mettent savoureusement en scène