APC 127

Guerrier qui se plait aux longues campagnes
Le cheval du front hennit devant ta porte
Vidons une coupe à notre amitié !
Les nuages du ciel barbare se sont dissipés
Le mont est empourpré par le soir
J’envie ton cheval rapide comme une étoile filante
Moi une voile solitaire m’emmène au loin
Sabre au flanc les mains jointes tu t’inclines

Les feuilles ne tombent pas encore
Ce soir de pluie je m’endors seul
Je pense et je repense à mon pays natal
Je m’afflige de voir le fleuve bleu
Les oies sauvages venues de l’au-delà du ciel
Aiment-elles les longs voyages ?

*

Mon ami peintre excelle dans les verts
Il aime peindre des coqs de jade
Dans le tableau des mille monts aux arbres rouges
Le voyage et l’automne ont la même splendeur
Les feuilles qui tombent parlent de mélancolie
Deux personnages s’accompagnent
Dans la montagne au bord de l’eau
L’aube la forêt rougie est lourdé de givre frais
Le crépuscule la pourpre légère du soleil oblique embrase la vallée
Mon ami me quitte pour son pays natal
Au loin les arbres se rejoignent
Nos âmes se sont perdues sur la route du voyageur
Parfumée aux érables
En dépit de mes cheveux blancs je reste dans une contrée lointaine et désolée
L’automne assombrit la séparation
Reverrai-je mes arbres rouges ?
Il me faudrait au loin vous suivre en rêve