Premier pauvre :
Il fait un froid contre lequel je ne peux rien
Je mâchouille un morceau de pain dur
Je caresse ma barbe rare
Je renifle
Je tire sur ma couverture de chanvre
Nous les pauvres on se gèle
A quoi bon vivre ?
Second pauvre :
On me dit que le ciel et la terre sont vastes
Mais pour moi ils sont étroits
Par fortune je me retrouve humain
Ma veste pend en lambeaux comme du varech
Heureusement j’ai l’habitude des haillons
Le sol de la cabane est jonché de paille
L’âtre est désert
Dans la marmite une araignée a tissé sa toile
Y-a-t-il un remède à ma vie ?