Nous sommes ici dans la partie lointaine de notre pays
La neige est abondante sur les hautes montagnes
Nous sommes au bord d’une longue rivière
Les truites se faufilent
Les landes sont vertes d’une herbe plantureuse
Les pêcheurs au cormoran ont allumé
Leurs corbeilles à feu
Pour attirer le poisson
Nous lâchons des faucons en grand nombre
J’étais fier que le mien revienne sur mon poing
Sans coup férir
Un vilain vieillard de pêcheur
M’annonce en toussotant qu’il peut voler
Dans les nuages de la montagne
Furieux je sommeillais
Une vierge m’annonça en rêve
Que mon faucon rentrait
Après avoir survolé le paysage
La plage la baie où l’on pêche le hareng
Une anse où abondent les canards sauvages
Il me coûte de quitter mon épouse enceinte
D’abandonner ma mère malade
J’ai le sentiment d’appartenir à une bande de moineaux
J’ai beau regarder en arrière je m’éloigne
J’ai franchi des montagnes toujours plus hautes
Nous sommes arrivés là où s’éparpillent les fleurs de roseaux
La brume des îles accompagne les oies sauvages
Qui poussent leurs cris désolés
Je soupire si fort que les flèches de guerre
Cliquètent dans mon dos