La couleur se fane avant la fleur
Le regard perdu je pense
A la fuite de mes jours
Dans la nuit qui pleure sans fin
Je me suis endormie en pensant à lui
C’est pour cette raison qu’il m’apparut
Si j’avais su que c’était un rêve
Je ne me serais pas réveillée
Les nuits d’automne sont longues
Telle du moins est leur réputation
Mais quand on les passe avec la bonne personne
Avant qu’on y pense l’aurore est là
Je suis une herbe flottante
Triste et solitaire
A la racine coupée
Si un courant m’entraîne
Je le suivrai
Au large de la côte
Peuplée de pêcheurs
Une barque sans gouvernail
Dérive seule
De même la vie m’emmène
Tristesse !
La pluie de printemps
Tombe d’abondance
Sur les marais
Dans un silence complet
Ainsi mon chéri ignore
Les larmes dont j’inonde
Ma manche droite
Il n’est aucun moyen cette nuit
De voir mon ami
Anxieuse je me lève
Dans ma poitrine brûle un feu
Le feu du coeur
A cause de mon amour
J’ai entrepris de monter
Sur cette barque instable
Pas un jour ne s’est passé
Sans que je ne m’inonde de larmes