Je promène mes regards sur les saules les cerisiers
Leurs nuances s’entremêlent
Soudain la ville au loin m’apparaît
Telle un brocart printanier
Qui connait l’adresse de ce vent
Auquel l’on doit la chute des fleurs ?
J’aimerais le tancer cet impudent !
Celui qui vient ce soir
Je ne veux pas le voir
Si je dois attendre un temps interminable
Je préfère une autre rencontre
Le courant accumule dans le port
Des feuilles rouges
Les vagues qui s’élèvent
Sont d’un vif écarlate
Elle m’a dit : « Je viens tout de suite »
Pendant cette longue nuit jusqu’à l’aube
Je l’ai attendue en vain
Quoi pourrait servir de graine à l’oubli ?
C’est le coeur d’une personne cruelle
Je suis dégoûté de ce monde
Où apaiser ma douleur ?
En plaine ou en montagne
Je ne connais pas le repos
Quand la nuit nous avons vu l’aimée
Dans un rêve même fugitif
Le lendemain sur notre couche
Nous lever parait bien triste !