Ni 67 La plage

Déjà la lune est levée le flot a monté
Comme ce rivage est triste
Unique est cette belle plage !
Je la contemple avec tristesse
Ma vieillesse manque de soutien
Mon coeur est certes calme et pur
A la surface de l’eau limpide
Sous la lune qui brille
C’est bien ce soir que nous arrivons à la moitié de l’automne
La lune est au milieu de la capitale
Pour moi déjà les ans et les automnes se sont accumulés
Mes cheveux blancs ne sont plus que neige amoncelée
Je ressens dans mon corps le vent d’hiver
Je sais que telle est ma destinée !
Je puise de l’eau salée mes manches sont trempées
J’ai froid
Je n’aime pas les soirées d’automne sur cette plage

J’éprouve un plaisir qui me fait oublier qui je suis
Le long bavardage d’une nuit d’automne est futile
Je vais puiser l’eau salée avec mes seaux de bois
Je relève mon vêtement de saunier
Quand on puise on enlève la lune dans ses manches
Le flux ramène les vagues au rivage
On apercevait le vieillard
Sa forme est devenue indistincte
De lui toute trace s’est effacée