Ni 68 Les guerriers fameux

Dans les hautes barques du clan
Epaule contre épaule genou contre genou
Les guerriers se pressent
Dans la barque impériale
Les guerriers sont nombreux et fameux

Aux rayons du soleil couchant
Il brandit son sabre il taille fort
Ses adversaires devant sa lame
S’enfuient de tous côtés

Le sabre sous le bras Il s’écrie :
« Je suis le mauvais »
Il s’élance
Le couvre-nuque du casque de l’adversaire
Lui glisse entre les mains
Il recommence Le couvre-nuque se déchire
Et reste dans sa main
Son possesseur s’enfuit à quelque distance
Se retourne et crie :
« Tes bras, c’est du costaud ! »
Le guerrier répond :
« Ton cou est trop dur ! »
En riant ils s’éloignent l’un de l’autre

Adieux à sa fille :
« Ce que je viens de raconter, c’est mon histoire
Mon corps est décrépit Mon esprit est obscurci
Quelle honte !
Ce monde ne me fera plus souffrir longtemps
Ma fin est proche
Hâte-toi de t’en retourner
Quand je n’y serai plus, prie pour mon âme
Que l’aveugle dans ses ténèbres soit guidé par ta lumière »
Ils se parlent dans le même temps
Lui : « Je reste » Elle : « Je pars »
Ces mots dits d’une seule voix sont le dernier souvenir
Que le père et la fille se sont laissé