Pour lire un poème
Il faut un regard de diamant
Tout mystique
Est anarchie
Parmi les chefs-d’œuvre
Il en est d’une banalité inimitable
L’instant est métaphysique
La pensée chante
Les pensées chantent
L’ignorance n’est pas le début, mais la fin
Il y a de la vertu dans le vin
Le Tao chante
Le tao ne chante pas toujours de façon mélodieuse
Je suis incapable de traduire le mot tao
Peut-être est-il intraduisible ?
Le tao est ce qui nous reste à faire
Et que nous ne ferons pas
Autrefois en Chine
Des ermites chantaient le tao
Ont-ils disparu
Ces promeneurs immortels ?
Un sage réservé
Un sage protégé
Un sage inspiré
Qui est sage parmi nous ? *
* Voir : « La montagne vide, anthologie de la poésie chinoise », traduction de Patrick Carré et Zéno Bianu, Albin Michel