J’ai vu une lampe Je n’ai su qu’en faire
Je n’ai rien vu je suis aveugle
L’avantage de ne rien voir :
On n’a pas besoin d’une lampe
Ton âme a-t-elle des oreilles ?
Vaines sont les paroles prétentieuses
L’endormi ne réveille pas le dormeur
Le mur répète cette phrase
Il est salutaire de savoir ce qui se passe chez soi
Vivent les aises de l’existence !
Cet être de rien n’a jamais rien fait
Il a entassé sans jouir
Je suis une fourmi qu’on écrase
Et non une guêpe dont le dard fait hurler
Je suis sobre je n’ai pas besoin de faire l’aumône
C’est à la tempérance que je demande
Ma pauvre richesse
Le sage ne rompt le silence que si c’est nécessaire
Il ne touche plus aux mets s’il garde de l’appétit
C’est à lui-seul qu’il doit sa lumineuse santé
Il rompra l’abstinence si sa vie l’exige
Qui mange peu supporte la disette
Qui mange beaucoup peut mourir le premier
En attendant il multiplie les efforts
Tandis que l ‘autre croupit dans un coin