Je me penche sur l’eau transparente
Je bois l’eau fraiche du robinet
Je plonge dans mes souvenirs
Qui m’épient et me pillent
Les mères douloureuses
Evoquent les enfants naïfs
Elles jouent des tendres clefs
Une douce cendre remplit les tombes creuses
L’aïeule taciturne
A bu son reste de nature
Et offert mon âme résignée
A son destin obscur
Assis au bord de la mer
Je suis triste pour les dieux déchus
Qui n’ont jamais vécu que dans l’imaginaire
Des poètes reçus et repus
Le pic austère de la gloire à l’ancienne
S’élève en vain
Il n’y a plus de fleur des lieux sublimes
Elle ne supplie plus de ne pas l’oublier
On a monté Pourquoi redescendre ?
Les sentiers sont plus ardus encore
L’amour banal craint les cimes
On oublie les vaincus