Le marbre des tombeaux est pour moi luxueux
Et même luxurieux quand on pense aux arbres
Sacrifiés vainement pour ce culte de la mort
Une seule satisfaction : leur linceul est l’azur
Les eaux jouent les grandes orgues
Le poète obscur dort dans la lumière
Les fruits des arbres moussus
Sont âpres et sauvages
Des oiseaux inconnus traversent le ciel
Les abeilles font leur miel
Comment appeler celui qui n’aime plus ?
On laisse dormir la poussière d’un humain
A l’heure étrange et désolée
Où les fantômes marchent dans les champs
Deux amants se tiennent par la main
Leur coeur est plein d’espoir