Rab 10

Toi fortune bien-aimée tu m’as pris par la main
Je suis assis sur une sorte de trône
Devant les humains médusés

j’en suis devenu craintif de toutes les façons
Je ne peux marcher seul
Je doute je dispute à chaque pas
Je me blesse à toutes les épines
Que me tend l’amour-propre

Insultes et injures ont fusé de partout
Mon trône d’avanie s’est effondré
Je ne suis rien dans la poussière
Tant pis pour le vieux p’tit père
Mais mes chemins d’espoir
Sont là et bien là

Je suis oiseau Voyez mes ailes !
Elles mes ailes sont gonflées du désir céleste
Pour rejoindre les étoiles filantes
Qui crient aux minuits tendres
Les amours de l’ombre profonde

Je suis le nuage ballotté par la tempête
Dépossédé de ma lumière dorée
Je suis l’épée de foudre
Je fulgure sur la chaîne périssable
Des regrets et des remords

Ma joie est désespérée
Je cours sur le sentier dédaigné
Je m’approche peu à peu de ton accueil ultime
C’est après la naissance
Que l’enfant trouve sa maman

J’ai été jeté loin de toi
Mais je suis libre de contempler de loin ta face
Eclairée par le soleil naissant