Le mendiant qui loge en moi
Elève ses mains amaigries
Vers le ciel sans étoiles
Et hurle dans la nuit
Son appel affamé
Ses prières s’envolent
Dans l’obscurité aveugle
Tel un dieu déchu il se tient
Devant un ciel désolé
Peuplé des espoirs morts
La plainte du désir se mourait
Au bord de l’abîme de désespoir
Un oiseau gémissant tournoyait
Autour du nid dévasté
Le matin s’éveille autour du rivage
Le mendiant qui est en moi s’écrie :
« Béni je suis, la lourde nuit me renie »
Il se met à chanter :
« Que sont précieuses la vie la lumière !
Qu’est précieuse aussi la pure joie
Qui connait enfin sa vérité ! »