Rab 53

J’ai embrassé le monde
Avec ma bouche d’abord
Avec mes yeux
Devenu serpent je me suis enroulé
Autour du coeur de ce monde

J’ai versé sur le monde
De jour et de nuit
Tant de pensées attentives
Que le monde et ma vie
Ne font plus qu’un

J’aime la vie
J’adore ma vie
Il faut dire que j’abrite
La joie du ciel
Elle est toute en moi

J’aime le monde
Pourtant je le quitte
Y-a-t-il un sens aux rencontres
Ou aux séparations de l’existence ?

Si l’amour était déçu par la mort
La déception rongerait toute chose comme un ver
Les étoiles se faneraient
Jusqu’à devenir obscures