Je bois tous les jours
En souvenir de l’ami en voyage
La pluie nouvelle tombe sur la montagne déserte
La fraicheur remplit l’air du soir
Il est rare que des vautours ressemblent à des nuages
Nulle trace de sentier dans la vieille forêt
Sur le tard je n’aime que la quiétude
Loin de mon esprit la vanité des choses
il me reste la joie ancienne
De hanter la forêt de mes rêves
L’ultime vérité ?
Un chant de pêcheur dans les roseaux s’éloigne
Mon long sommeil ignore l’aurore
Les pétales tombent
J’amarre la barque dans la brume
Le ciel s’abaisse vers les arbres
Dans ma poitrine bat un coeur droit
La rame de ma barque frôle les îlots
Dans la pudeur silencieuse
Que de regards sont échangés !
J’envie ton vin au milieu des fleurs
Les papillons qui voltigent dans ton rêve *
* Cette série est aussi un hommage à François Cheng, le grand introducteur de la poésie chinoise en langue française. Le livre ici utilisé est : « Entre source et nuage », Voix de poètes dans la Chine d’hier et d’aujourd’hui, Albin Michel