Je n’ai d’abord voulu qu’écrire une seule ligne
Pour y dire avec force que je t’aime
Puis j’en ai ajouté une autre
Et une autre encore
Jusqu’à ce que j’aie noirci toutes les feuilles
En tentant d’exprimer le profond de mon coeur
Une grue jaune est descendue sur la tour de jade
Pour murmurer à une voisine
Que l’éclat juvénile de mes joues s’estompe
Et que des cheveux gris apparaissent sur mes tempes
Je sais que pour le moment je ne peux revenir
Bien que trois saisons déjà nous séparent
Dis moi, un mot, sous tes fenêtres
Pêchers et pruniers gardent-ils les fraîches couleurs ?
Ne te laisse pas duper par les chuchotements de la brise menteuse
L’attente finie, le manteau rouge et le fin parfum
Se réjouissent l’un de l’autre