Je me baigne seul dans la rivière dans la forêt
J’ai fait peur aux naïades sous l’eau obscure
J’ai dans les cheveux des iris et des giroflées
Les iris sont noirs et les giroflées jaunes
Je penche la tête je suis nu
Je suis couché J’ai su faire fleurir le baiser
Les feuilles des lauriers par dessous sont noires
Où sont tes miroirs et tes colliers ?
Mes livres et mes armes ?
Désormais je suis une ombre impalpable
J’ouvre des yeux tristes et tendres
Mon silence est mon secret
La houle est une onde
Nos vagues expirent sur le monde
Je rêve je rêve je suis déjà à Delphes
Parle avec les mots de la mélancolie
J’aime la ferveur des adieux
Sa fragilité vibre à en mourir
Sa chair est chaque jour plus fière de fleurir
Le rêve meurt à l’aurore