PFR 20

Je veille sur le chagrin
Le front à la vitre de ma fenêtre
Mon unique fenêtre
Être oui Être pour ne pas être
je métamorphose la nuit
Mes mains sont rouges
Je cherche au delà de l’attente
Par delà moi même tout ce que je suis
Humain de sexe masculin

Je ne sais plus tant je t’aime
Ils sont tous absents
Dans la forêt prends la rue du général Combien
Par bonheur la brume est un escalier
Nous montons marche par marche
Nous sommes de plus en plus nombreux à être ombreux voire ombrageux
La terre se crispe
Elle n’a plus d’âge
Encore un jour à mettre au monde

Le ciel s’élargit
Nous ne vivrons plus dans des ruines
Le ciel dépasse la nuit
Le sommeil se réveille
Le soleil et la nuit passent dans nos yeux
Nos yeux ne changent pas
La terre reprend la forme de nos corps
Comble le retard creusé par l’habitude
Notre langage redevient sensible