J’ai vécu dans les larmes
Le ciel n’a cessé de pleuvoir sur ma jeunesse frissonnante
J’ai tremblé pour l’ombre opaque du lever du jour
C’est ma faiblesse qui m’a porté au bout de mes tressaillements
Non les anémones ne sont pas sanglantes
Tu posais errante je dormais
Ma misère est vagabonde
Mon terreau est fait de racines mouillées
Mon radeau est fait de planches disjointes
Mes chansons sont un herbe odorante et brûlante
Le brouillard s’entasse dans le gouffre de ma gorge
Les tiges s’entassent avant de s’enlacer
Dans mes caves et mes cavernes les spectres sont ténus
Le ciel vous trahira pour scories de lumière
Vous êtes déjà perdus dans l’océan des mots et des maux
Avez-vous remarqué que les tableaux sont sombres la nuit ?
L’aube les dévoile peu à peu
Le mien montre une colonne rouge à gauche
Est-ce bien une colonne ? Ou plutôt un géant ?
A gauche la colonne de lumière
A droite celle de nuées
Il marche dans le néant
Je fuis mon coeur divisé
J’ai plongé tout habillé
En bas tu ressembles à un bloc de marbre
Avec des veinures bleuâtres cependant
Je prête beaucoup d’attention aux empreintes digitales
Aux coeurs gravés dans l’écorce des arbres
Aux graffitis Aux rides et aux cicatrices
Les signes prédisent que quelque-chose va se passer
Les traces perdues pèsent sur l’inanité du rien