Au-dessus des mille montagnes
Pas un oiseau
Sur les dix mille sentiers
Pas une trace humaine
Sur la barque solitaire
Un vieil homme tout seul
Sous sa cape de paille
Penche sa canne
Sur les ondes glaciales
Il neige
Il gèle fort en cette fin d’automne
Le givre est déjà épais
Tôt levé je traverse une vallée perdue
Le ruisseau et le petit pont
Disparaissent sous les feuilles jaunes
Un village est déserté
Sous l’ombre d’arbres séculaires
Quelques fleurs sont transies
Le silence de la solitude ne donne aucun signe de vie
Seule la source cachée gazouille par intermittence
J’ai chassé de mon esprit les tracas de ce monde
Par quoi le jeune faon est-il effrayé ?