LTU 39

La voie est à l’honneur
Il est dommage que personne ne la connaisse
Vraiment
Le vrai ment

Qui souhaite sera exaucé
On traite ce qui est grand
Par des détails infimes
Les affaires d’Etat se règlent
Quand elles ne sont encore rien

Le plus grand des esprits
Ne peut rien contre les seins féminins
Pour être grand il vaut mieux
Ne pas chercher à l’être

Il faut trouver difficile ce qui est aisé
Rien n’est si facile
Certains trouveront saint
Ce qui n’est même pas sain

LTU 38

La voie est un trésor et un refuge
De belles paroles font bien à l’étalage
Les bonnes actions s’étalent
Tu pérores à l’habitude

Le jade est beau
Tu es belle aussi
Mais ça n’a pas le même sens
Maîtresse des sens

Le mal de l’homme
Est partout en lui
Agir sans agir
Savourer l’insipide

Impossible est humain
Difficile l’est plus encore
Il vaut mieux régler les problèmes
Quand ils ne sont presque rien

LTU 37

Le tao en lui même n’est pas la voie
Il en est l’origine et le contexte
La voie elle est texte
Elle repousse le tao dans la ténébre

La racine profonde est le tao
Longue vie et vision durable
On gouverne un grand pays
Comme on cuit de petits poissons

Les démons jouent aux esprits
Les esprits sont inoffensifs
Le sage n’est pas offensif
Il ne joue pas à l’esprit

Tout est femelle universelle
Elle simule la passivité
Un empire doit s’abaisser
Pour conquérir un petit pays

LTU 36

C’est seul que le peuple
Redevient simple
Un pouvoir autoritaire
Ne sait pas se taire

Bonheur et malheur
Marchent bras dessus dessous
La règle est incompréhensible
L’humanité est dévoyée

Les sages éclairent sans éblouir
La frugalité est soumission
La vertu est irrésistible
Mais elle a ses limites

La racine de la voie
Est la vie
Profonde et durable
Nous passons tous à table

LTU 35

Qui sait ne parle pas
Qui c’est ?
On n’est ni proche ni lointain
Ni sain ni malsain
Ni saint ni ridicule

L’empire ne se gagne
Que par l’art de ne rien faire
La femelle humaine n’est soumise
Que pour régner en maîtresse

Les vrais interdits
Et les fausses libertés
Font de nous
Ce que nous sommes

Les phénomènes sont inquiétants
Je me tiens coi
Le peuple de lui-même prospère
Je ne m’inquiète pas

LTU 34

Sois toi-même
Même si ce n’est que ça
La vertu te rend semblable à un nouveau-né
A son sourire
En attendant le rire

Les nuisibles ne piquent pas la vertu
Elle porte les essences à un paroxysme
L’harmonie des souffles
Atteint son sommet
Qui est musique

Si la vitalité déborde
Tout est malheur
Si le coeur souffle
Tout est désordre

Qui s’oppose à la voie
Bientôt périra
La force vieillit
Et fait vieillir

LTU 33

Sans famille on a une famille
On partage son esprit
Nous sommes les produits de la voie
Nous sommes nourris par la vertu

Nous sommes aussi espèce
Nous sommes aussi nature
Chaque espèce a son ordre
L’ordre naturel est nôtre

Je suis un mystique
Qui s’ignore
Je suis amoureux
De la terre et du ciel

J’aime le présent
Les cadeaux de la vie
J’aurais voulu être
Un présent pour le temps présent

LTU 32

La foule rend fou
La foule te rend folle
Moi je suis ma voie
Il parait qu’elle est erronée

Les grandes gueules dévient de la voie
A coup sur et sans savoir pourquoi
On crève d’alcool et d’argent
Fais-tu partie de cette engeance ?

On n’arrache pas la plante bien plantée
On respecte les ancêtres
On ne leur voue pas de culte
La vertu authentique rend sincère et généreux

La vertu est familiale
Cultivée dans l’empire
Elle devient universelle
La vertu est aussi personnelle

LTU 31

La genèse s’opère sur la terre
Sous le ciel paternel
Ne bouchez pas les orifices
Ouvrez les portes

L’illumination est infime
La force est tendre
Les lumières sont à tous
Les ombres aussi

Telle est la pratique du constant
La constance est pratique
Par bonheur je ne connais pas la voie
Pourtant je n’en dévie pas

La grande voie est lactée
Je préfère les sentiers tortueux
Pourquoi les champs sont-ils remplis de ronces ?
Les greniers sont vides

LTU 30

Les sages sont bons avec les bons
Et méchants avec les méchants
Tout en restant bons
Leur vertu est naturelle

On sort c’est la vie
On rentre c’est la mort
Quand on connait l’art de vivre
On ne craint pas les rhinocéros

Tu ne portes pas de cuirasse
Pourtant tu ne crains aucune lame
Produit par la voie
Nourri par la vertu

La vertu ressemble à une mère
Qui aime et soigne
Couvre de ses ailes
Sans sacrifice