Héraclite raconté aux enfants

Pour Héraclite tout est temps, durées, temporalités, voire « timings »… Rien n’échappe au temps… Même l’espace se réduit au temps comme lorsqu’on dit qu’une ville est à deux heures d’une autre…
Le temps est comme un fleuve que rien n’arrête, qui emporte tout…
On ne se baigne jamais dans le même fleuve pour deux raisons : la première parce que le fleuve change continuellement, la seconde parce que nous mêmes nous changeons continuellement…
Bien sûr chaque fleuve a son parcours, son rythme… Nous pouvons le nommer. Ainsi parlons-nous de la Seine, de la Loire, du Rhône, etc… Mais ces noms ne sont que des mots qui désignent et ne comprennent pas… La logique d’Héraclite amène au nominalisme, c’est-à-dire que nos concepts les plus élaborés ne sont que des mots, bien utiles cependant et même nécessaires…
Comment expliquer cette réalité universelle du temps ? Pour Héraclite, complèté par Empédocle, à la base de toute chose et de l’univers lui-même, est l’éternel conflit entre l’amour et la haine, la concorde et la discorde… L’amour unit, la haine sépare, l’amour crée, la haine détruit…
Cette contradiction majeure se multiplie dans de nombreuses contradictions difficiles à déchiffrer, qui incitent au dialogue lui-même délicat et qui aboutit souvent à un constat de désaccord. Le mieux est que celui-ci reste poli, tolérant…
Etc…

P.S. érudit : Pour Platon seules les idées sont, il est un « réaliste », réaliste des idées. Pour Aristote seuls sont nos concepts établis au contact du réel, il est un « conceptualiste ». C’est Guillaume d’Occam qui a inventé le « nominalisme » au XIV° siècle.

Platon raconté aux enfants

Platon aimait la vie, les banquets, les spectacles et surtout sa bande de copains qui cherchait, sous la direction d’un gourou nommé Socrate, à démêler le bien du mal de façon aussi raisonnable et rationnelle que possible.
Platon aimait la vie, mais en constatait les multiples insuffisances, les excès, les incertitudes. Il entreprit, par le dialogue raisonné, de monter vers le concept, porteur de vérité universelle. Dans cette escalade il rencontra souvent une aporie, c’est à dire une difficulté logique indépassable. A ce moment difficile il descendait pour recommencer autrement.
A un premier niveau les concepts résument en un mot simple une série de phénomènes concrets. Ainsi arbre, bras, fauteuil… A un deuxième niveau d’autres concepts rassemblent ces phénomènes dans des catégories plus générales telles que végétal, corps, meuble…
Au niveau le plus élevé le concept devient idée, idée qui dépasse radicalement notre train-train quotidien, c’est-à-dire qu’elle est transcendante par rapport à l’immanence de notre monde. Le ciel des idées constitue un univers supérieur où sont remarquables les idées du Beau, du Vrai et du Juste. Seules les idées sont vraies.
Dans ce cheminement remarquable il est vain de séparer Platon de Socrate.

P.S. érudit : Ma présentation permet de comprendre la tentative de synthèse entre Aristote ( la terre ) et Platon ( le ciel ) qui caractérise le néo-platonisme antique et la première tradition savante dans l’islam.

Spinoza raconté aux enfants

Spinoza pensait que seul le tout est vrai. Le tout universel, le tout de l’univers. Par conséquent une vérité partielle est une erreur. Nos vérités ne sont que des erreurs par rapport au tout qu’elles ne connaissent pas.

Hegel raconté aux enfants

Hegel a dit : « Le faux est un moment du vrai ». A première vue, c’est idiot. Réfléchissons sur la logique de Hegel. Elle est historique. Rien ne s’arrête, rien ne dure. Ce qui est faux un jour peut-être vrai le lendemain. Le faux peut être une étape dans l’expérience humaine. Comme ceux qui pensaient que la terre est plate. Soyons plus subtils. Colomb savait que la terre est ronde. Mais il la rétrécissait. C’est ainsi qu’il a découvert l’Amérique et non pas l’Asie comme il l’a cru jusqu’à sa mort. A un moment historique vrai et faux se conjuguent…

La règle des deux années

Entre les deux guerres la Gauche a tenu deux fois deux ans au pouvoir, avec le Cartel des Gauches ( 1924-1926 ) et le Front Populaire ( 1936-1938 ). Les radicaux socialistes de l’époque, qu’on a comparés à des radis, rouges à l’extérieur et blancs à l’intérieur, avaient opportunément basculé.
Le gouvernement Mauroy a été clairement de gauche de 1981 à 1983. Son tournant à droite a été accentué par le gouvernement Fabius en 1984.
Hollande et Ayrault ont essayé d’être de gauche dans un contexte défavorable de 2012 à 2014. le premier ministre Vals correspond à un virage à droite salutaire et nécessaire.
Dans ces deux cas c’est chez les socialistes de gouvernement que s’est produite l’inexorable mutation.
La politique est l’art du possible devant lequel l’idéologie doit souvent s’effacer.
Rappelons que, quelle que soit l’hostilité légitime que suscite le système capitaliste, c’est en son sein que nous vivons sans espoir réaliste de le renverser à court ou à moyen terme. Notre devoir est donc de le gérer de la moins mauvaise façon possible, en respectant ses lois inéluctables.

Hobbes raconté aux enfants

Un jour un loup se déguisa en mouton pour pénétrer dans une bergerie. Il mangea une brebis. Rassasié il voulait pourtant en tuer une autre. Il réfléchit soudain : s’il massacre les moutons, il n’en aura plus à manger. Il décida de ne manger qu’une brebis par jour.
A peu de temps de là un autre loup attaqua la bergerie. Notre loup, aidé par quelques béliers, le repoussa victorieusement.
Depuis lors le loup, toujours déguisé en mouton dans la bergerie, file des jours heureux.
N.B. : Le lecteur averti aura rectifié de lui-même : dans la vraie vie selon Hobbes, c’est tous les loups qui se camouflent en moutons.

Pour sourire

Proverbe uzbek : Fais ce que tu fais et ne fais pas ce que tu ne fais pas
Proverbe italien : La situation est désespérée mais ce n’est pas grave
Proverbe allemand : Ta droite ignore ce que fait ta gauche
Proverbe arabe : Il est plus facile d’ouvrir la bouche que de tendre le bras
Proverbe écossais : Mieux vaut être dedans que dehors
Proverbe turc : Tu es blanc à l’extérieur et jaune à l’intérieur
Proverbe américain : Monte à cheval et rebrousse chemin
Proverbe québécois : Ta blonde est belle en hiver
Proverbe français : Ne travaille pas trop car c’est fatigant
Proverbe suisse : Garde pour toi ce qui n’est pas indispensable
Proverbe brésilien : Regarde à deux fois avant de gagner
Proverbe tchèque : Sois beau et tais-toi

Nous bloguerons ensemble

Mes interventions sur mon propre blog seront désormais plus rares comme elles le sont déjà sur le site internet, commun à Régine et à moi, « Contradictions militantes ». Je suis pris par d’autres projets, par exemple ma présence sur Facebook ou un nouveau livre écrit en commun avec Régine. Je dois dire que je n’ai plus pour ce blog l’équivalent de mon édition des fables de Florian ou l’anthologie de la poésie de langue française au XVI° siècle. Cependant, comme je viens encore de le montrer dans les deux articles précédents, le blog est idéal pour témoigner de préoccupations importantes. Sur Facebook je retrouve mon enfance de dévorateur d’images, depuis la bande dessinée jusqu’à la presse féminine. Sur Facebook j’ai huit ans…

L’unité d’une pensée

Toute pensée a une unité qu’elle cherche à exprimer, parfois en vain. Bergson a énoncé ce problème en le réduisant à la seule philosophie. Chez Bergson l’unité est l’élan vital qu’il transporte du rire au mysticisme en passant par « l’évolution créatrice ». Y-a-t-il une telle chose chez Dhoquois ? Oui et non. Non parce que Dhoquois touche souvent à la philosophie, mais n’est pas un philosophe. Héraclite lui sert de référence, mais n’est pas la base de sa pensée. Celle-ci est faite de l’Histoire, de toutes les histoires, de celle de l’Univers à celle de l’animalcule. L’Histoire, faite d’une myriade d’histoires, est le socle et le fil conducteur de l’amorce de pensée qu’on trouve chez notre ami Guy Dhoquois.

L’Orient compliqué

« Vers l’Orient compliqué je volais avec des idées simples » ( De Gaulle ). L’Orient est malheureusement de moins en moins compliqué. Une seule idée : éliminer l’islam intégriste, radical, terroriste, l’ennemi du genre humain. Elle suffit à définir une ligne générale valable de l’océan Atlantique à l’océan Indien et au delà. Par exemple ne pas tolérer le Hamas ni le pseudo-califat de Syrie et d’Irak…