Hommage à Mellin de Saint-Gellais ( 2 )

Mellin de Saint-Gellais cité le 1/2/2014 :

Comme un cheval se polit à l’étrille
Comme un hareng se revient sur la grille
Comme on voit un chapon qui grille
Ainsi j’engraisse et ma couleur se mue
Quand ma mignonne avec moi babille
Et s’il advient qu’elle se déshabille
Montrant un sein aussi rond qu’une bille
J’ai un poulain qui remue et se dresse
Je hennis je l’embrasse je la pille
Je le lui montre aussi droit qu’une quille
Le museau aussi gros qu’une massue
Le coeur me bat et le front lui en sue
Quand c’est fait comme un cheval je brille

Hommage à Jacques Grévin ( 2 )

Jacques Grévin, le 22/12/2013 :

C’est aujourd’hui vertu que savoir courtiser
C’est vice que haïr la malice de l’homme
C’est vice que le mal mépriser
C’est vertu que bien dévaliser
C’est vertu que priser celui qui mieux assomme
C’est vertu d’amasser contre toute justice
C’est vertu qu’empêcher le bien des pauvres
C’est vice que de voir un homme s’en fâcher
Et le vice le plus grand est d’être homme de bien

Hommage à Maynard ( 2 )

François de Maynard est déjà du XVII° siècle. Voir le 4/12/2014 :

Adieu Paris adieu pour la dernière fois
Je suis las d’encenser la fortune
Je brûle de revoir mes rochers et mes bois
Où tout me satisfait où rien ne m’importune
Je n’y suis pas touché par l’amour des trésors
Le bien qui m’est venu de mes parents
Est petit pour Paris mais grand pour le village
Depuis que je sais que le siècle est gâté
Et que le vrai mérite est souvent mal-traité
Je ne trouve la paix que dans la solitude
Les heures de ma vie y sont toutes à moi
Qu’il est doux d’être libre et que la servitude
Est honteuse à celui qui peut être son roi

Hommage à Guy de Tours ( 2 )

Guy de Tours nous est apparu le 27/1/2014 :

Une forte fièvre tourmentait ma maîtresse
La mort vint à son lit
Forte et affutée
Afin de la tuer au fort de son angoisse
Mais sitôt qu’elle vit cette fleur de jeunesse
Et la montagne jumelle de son chaste sein
Elle ne voulut pas achever son dessein
Et sans lui faire mal immédiatement la laisse
Elle disait s’en allant : « Une telle beauté
Ne doit jamais ressentir ma cruauté
Ni morte dévaler dans mon enfer
Il n’est pas digne d’un tel honneur
Dans cent ans d’ici sans douleur
Le ciel s’enrichira de sa face angélique »

Re-Naissance

Les débuts de la peinture Les nouveaux débuts de la peinture l’émergence d’un monde avec Masaccio à Florence aux débuts du XV° siècle La maîtrise est déjà parfaite Re-Naissance Naissance Un petit enfant il est faible impuissant il porte en lui l’espoir du monde Peu importe son sexe Sa maman n’en peut mais Elle résiste Avec sa modestie elle incarne le courage maternel qui transcende les classes et les siècles L’enfant est cul nu La mère est pauvrement vêtue l’enfant tient à sa maman qui a toute la force de sa douceur Nous avons là le présent et l’avenir Peinture éternelle

Hommage à Chassignet

Jean-Baptiste Chassignet à cheval sur la XVI° et le XVII° siècle :

Assieds-toi sur le bord d’une rivière
Tu la verras perpétuellement couler
Flots sur flots roulant en mille et mille tours
Mais tu ne verras rien de l’onde première
L’eau change tous les jours
Nous la nommons toujours même rivière
Donc même eau
Ainsi l’homme varie
Il ne sera pas demain comme aujourd’hui
La force du pauvre corps humain
Le temps l’abrège et la consomme
Notre nom sans varier nous suit jusqu’au trépas
Aujourd’hui je ne suis pas ce que j’étais hier
Je porte toujours le même nom

Hommage à D’Aubigné ( 3 )

Agrippa d’Aubigné sut aussi être galant. L’autre face d’Agrippa a été visible le 7/2/2014 :

Que me sert cruellement belle
Que me sert doucement cruelle
Ton oeil doux en ses cruautés
Le fiel sous le miel de ta grâce
Si tu décoches de ta face
Autant de morts que de beautés ?
Ta main doucement me repousse
Et ta parole encore plus douce
Glace mon coeur en l’enflammant
Tu me refuses sans colère
Et en riant de ma prière
Tu me fais mourir doucement

Hommage à Bertaut

Jean Bertaut est de la fin du XVI° siècle :

Passant
Ce peu de marbre avarement enserre
Jalousement les coeurs
De trois de mes proches parents
Tous trois morts en trois ans en trois actes de guerre
Tous trois au sort semblable et différent
L’un perdit la vie au cours d’une bataille
Noyé dans son sang qui coulait de toutes parts
Le deuxième devant une ville assaillant sa muraille
L’autre défendant une autre gardait ses remparts
Ils brûlèrent tous trois d’une commune flamme
Leurs trois corps en vivant n’eurent qu’une seule âme
Leurs trois corps morts n’ont qu’un même tombeau

Hommage à Durant

Gilles Durant du XVI° siècle encore. Catholique modéré, il participa à la Satire Ménippée. C’est un autre texte que nous citons :

J’ai couru tous les bocages
Les prés les monts les rivages
Je n’ai pas trouvé pourtant
Celle que j’ai poursuivie
Hélas ! Qui me l’a ravie
La nymphe que j’aimais tant ?
C’en est fait c’en est fait d’elle
Un dieu la voyant si belle
Dans ces bois l’escortant
Pris d’amoureuse envie
Au ciel me l’aura ravie
La nymphe que j’aimais tant
Adieu forêts désolées
Adieu montagnes vallées
Adieu je m’en vais vous quittant
Je ne peux plus rester en vie
Puisqu’on me l’a ravie
La nymphe que j’aimais tant