Hommage à Des Masures

Louis des Masures fut capitaine de cavalerie avant d’être un fervent calviniste :

Epitaphe pour ma douce femme Diane :
Diane en couches
Se sentant assaillie par la mâle mort
Ayant perdu l’usage de la parole
De sa main pâlie
Montre à son mari
Le beau bébé garçon
Produit sur l’heure
Comme voulant dire
Avec l’adieu d’un baiser :
« Ne pleure pas
Ce bel enfant qui te demeure
Saura apaiser ta douleur
Sans qu’une nouvelle fois je meure »

Hommage à De Taillemont

Claude de Taillemont était actif vers 1550. J’ai modifié surtout l’écho, le rendant idiot à moins que… :

Oh triste écho si tu as pitié
Dis-moi ce qui rend mon coeur content
Sous le couvert d’une honnête amitié
Alors que la fortune m’est adverse ?
L’écho : « Verse ! »
Qu’est-elle donc qui fréquentant mes travaux
Douce instance
Me rend tout rebelle ?
L’écho : « Belle ! »
Que deviendra ma loyauté
Face à son coeur hautain
Puisque j’ai fait du mien un serf
Moi si libre et si rangé ?
L’écho : « Gé »
Sera-t-elle jamais si gracieuse
Que de me délivrer de ma tristesse ennuyeuse
Et que je sois bien vu ?
L’écho : « Vu »
Las que tout se mue
Avec ennui et tristesse inconnue
Sans que reçoivent de l’aise les amants ?
L’écho : « Ment »

Hommage à Bourbon ( 2 )

Nicolas Bourbon, traduit du latin, a déjà été utilisé le 4/1/2014 :

Si ton épouse est belle on la dira publique
Si elle ne l’est pas qu’elle ne te plait pas
Mais si elle est d’une beauté moyenne
Elle ne sera ni publique ni honteuse
Un laideron déplait une belle plait trop
Sois sage Epouse donc une moyenne

Hommage à Brodeau

Victor Brodeau est de la première moitié du XVI° siècle. Les blasons de couleurs furent à la mode à cette époque, en grande partie pour des raisons héraldiques, mais aussi esthétiques et vestimentaires. J’ai superposé mes préoccupations à celles du poète :

Le noir est pris pour le deuil mais aussi la fermeté
Le gris travaille avec ou sans épreuve
Le blanc est foi optimisme
Le marron le tanné montre une mélancolie
Voire une désespérance
Le rouge est vengeance ou triomphe
L’incarnat brille souvent de douleur
Le jaune est couleur du contentement
L’orange est vif comme le changement
Le violet est chaleur d’amour
Le bleu se veut serein voire sérénité
Le vert représente l’espoir
Le mélange de gris et de vert est joli
Mais risque de décevoir
Certain poète* s’en afflige puisqu’il en reçoit
Plus de mal que de bien
je ne conseillerais pas le vert de gris
Pour ma part j’ai choisi l’alliance
Du blanc et du rouge
De l’immaculé et du combat

* Ce poète est Victor Brodeau lui-même

Hommage à Héroët

Antoine Héroët fut poète dans la première moitié du XVI° siècle :

J’ai vu le portrait de l’amour en divers lieux
Les portraits étaient aussi divers
L’un l’a peint vieux cruel et furieux
L’autre doux enfant aveugle et nu
Chacun le peint tel qu’il l’a connu
Pour ses bienfaits ou par sa forfaiture
Pour mieux définir vraiment sa nature
Il faudrait voir clair dans tous les coeurs
Et les avoir premièrement sondés
Chacun se forge en son cerveau
Un dieu d’amour propre et nouveau
Il y a autant d’amours que d’amis

Hommage à Salmon

Jean Salmon Macrin, dans la première moitié du XVI° siècle, écrivait en latin :

C’est pour vous nombreux ce poème nuptial
Illustre sang des rois
C’est pour vous que j’écris ces vaines bagatelles
Que je donne à lire avec trop d’impudence
N’accusez pas l’auteur d’effronterie
Le poète se doit d’être chaste et vertueux
Par avance j’excuse ma muse libertine

Depuis que j’ai vers toi tourné mon coeur
Pour qu’un heureux hymen t’unisse à moi
Epouse inséparable et compagne de lit
Je suis à la fin misérable épuisé
Pris d’un désir inepte aussi fou que stupide
Sans y arriver jamais

Hétéro plouc

Message de Clite : « Je dois avertir la population qu’Hétéro ne m’appartient plus. Il est en train de perdre la tête déjà qu’il n’en a jamais beaucoup eu »

J’en ai marre plus que marre
Marabout bout de ficelle
Le temps n’existe pas Il n’est même pas
Seule la durée existe Les durées
Je m’arrête là de toutes façons personne ne m’écoute
Je peux me laisser aller à un aspect de ma folie
Parler pour ne rien dire
Il est honteux d’être heureux
Nous vivons et revivons Waterloo
Il est heureux de pouvoir être charitable
Les politiciens produisent le désordre
Faut-il se résigner ?
Ecrire n’est pas un problème Le problème est d’écrire avec légèreté des choses graves ou gravement des choses légères
Paul Claudel et Thomas Corneille sont des écrivains français
La plus belle des logiques n’est que tautologie d’après Wittgenstein
Allons tous à nos sabres
Tous les gentils sont buveurs d’eau Vivent les méchants !
Le combat du jour et de la nuit n’est pas éternel
Les hommes hurlent avec les loups
Il est heureux d’être amoureux mais les amoureux ne sont pas heureux
Ce n’est pas intelligent d’être une bête
Mon éloquence se moque de l’éloquence
Quelques mots de Montaigne valent un livre
Réponds à la folie par la folie
Je ne suis pas comme toi : j’e ne suis pas vide et rempli de moi-même
Soldat ! Droit au coeur !

Message commun à Guy-Dhoquois et Hétéro-Clite: « Contrairement à ce que prétend le nouvel Hétéro, nous sommes souvent d’accord avec lui, par exemple quand il parle brièvement du temps et de la durée ».

Hommage à De Beaulieu

Eustorg de Beaulieu est de la première moitié du XVI° siècle :

Le velours vaut mieux que le satin
Pour se torcher le cul le matin
Ou le soir quand on va se coucher
Quoiqu’il soit un peu cher
Pourvu qu’il soit fin
Si un homme chie par chemin
Et n’a papier ni parchemin
Ni étoupe ou drap pour se torcher
Il serait bien empêché
S’il n’avait à toute fin
Du velours

Hommage à Rabelais

Il est inutile de présenter François Rabelais :

O Bouteille
Toute pleine de mystères
Je t’écoute d’une oreille
Ne diffère pas et le mot profère
Auquel pend mon coeur
« Trink »
En la tant divine liqueur
Qui est dans tes flancs recluse
Bacchus noble vainqueur
Tient toute vérité enclose
Vin si divin loin de toi sont chassés
Tout mensonge et toute tromperie
L’ère de Noé se clot sur la joie
De créer le doux mélange
« Trink »
Sonne le beau mot je t’en prie
Qui doit m’ôter la misère
Que ne se perde pas une goutte
De toi blanche ou vermeille
O bouteille
Toute pleine de mystères
D’une oreille je t’écoute
Ne diffère pas
« Trink »

Hommage à Bouchet

Jean Bouchet est de la première moitié du XVI° siècle :

Tout bien pensé c’est une moquerie
Que ce monde fou où règne la menterie
Par douceur il attire à lui les gens
Il les distrait du chemin de vérité
Puis les laisse en toute brouillerie
Tout bien pensé

Il induit d’aucuns à force et pillerie
Envie orgueil luxure et tromperie
Tout bien pensé

Il fait monter d’autres en seigneurie
Que soudain il fait par tricherie
Se ruer en bas car leurs biens il soustrait
Il n’est de lui qu’abus et rêverie
Tout bien pensé