Hommage à Pierre de Brach

Pierre de Brach du XVI° siècle est peu connu :

Quiconque voit ma couleur fade
Mon front ridé mon oeil pleurant
Me dit que je suis malade
Ou amoureux
« Pourtant sa beauté n’est pas si grande
Qu’on doive en être transporté »
« Ma maîtresse est belle
Vous la jugeriez telle
Si vous en étiez amoureux
Vous hésitez entre noirette et brunette
Pour blâmer sa beauté
Vous ignorez que la lune
Flambe d’une brune clarté
Qu’il faut semer en terre noire
Noirs sont les charbons
Qui donnent les belles flammes
Ma maîtresse noirelette
Brûle au feu de mon amour
Pour m’éclairer comme le jour
Le feu qui enflamme ma dame
Me brûle tout pareil
Puisse cette flamme vivre
Jusqu’à mon dernier sommeil !

Dq. Doquatus

Il faut parfois commencer par la fin
Dans ta complexité respecte la simplicité
Dans ta simplicité respecte la complexité
Evite les modes absurdes
Les modes exagérées
Sois à la mode pourtant
Ne nie pas l’histoire les vagues du temps-océan
Ses courants Son progrès
Même s’il s’accompagne pour toi de regrès
De regrets voire de remords
Que le mariage soit pour toi un sacrement !
Même s’il se passe d’église ou de mairie
Privilégie avant tout la sincérité
La fidélité à l’essentiel
Mets l’idéal en commun
Tu pourras commettre des infidélités
Qui consistent à promener son corps ailleurs
Avec du coeur un esprit d’amitié
Annonce les immédiatement
Baise à ciel ouvert
Ne pratique jamais l’adultère
Sexe sans conscience n’est que ruine
Le sexe est un puits sans fond
D’où rien ne sort
Si l’esprit ne vient pas le chercher
Le reste n’est que cosmétiques
Dont nul n’a besoin
N’oublie jamais que sous la poussière des événements
Il existe un socle un sol un soubassement une base
S’il en était besoin ta mémoire affective te le rappellerait
De la complexité j’essaie d’abord de retenir la simplicité
Mais il existe des mémoires oubliées
Des mémoires secrètes des mémoires perverses
Des mémoires familiales enfantines
Transformées dans notre subconscient
Si riche et si pauvre
La mémoire n’est pas l’histoire
Cette multiple mémoire en partie ignorée
Parfois source non-consciente de notre conscience
Notre conscience qui doit être notre bien le plus cher
Cette mémoire bizarre et étrange
Fait que tu sais tellement de choses
Sans le savoir
Que tu ne sais pas qui tu es
Ne confond pas savoir et connaissance
Savoir de l’événement et connaissance de l’essence
Je n’ai jamais cherché que ce que j’avais trouvé

Hommage à Du Bellay ( 4 )

Si notre vie vaut moins qu’un jour
Dans l’éternité
Si l’année qui fait le tour
Chasse nos jours
Sans espoir de retour
Si périssable est toute chose née
Que songes-tu
Mon âme emprisonnée ?
Pourquoi te plait
L’obscur de notre jour ?
Pourquoi ne pas voler
En un plus clair séjour
De repos d’amour de plaisir ?
Là mon âme
Au plus haut ciel guidée
Tu pourras reconnaître l’idée
L’idée de la beauté
Qu’en ce monde déjà
J’adore

Hommage à Corneille ( 2)

Moi Pierre Corneille
Un oracle divin autrefois
M’a assuré que ma pompe
Et ma gloire
Pouvait emporter la victoire
Sur celle du plus grand des rois
Mais si je peux parer tes cheveux
Je dois abandonner
Toute autre gloire
Car nul honneur n’est comparable
A celui de te couronner

Hommage à Colletet

Guillaume Colletet fut un « honnête homme » du XVII° siècle :

Si vous n’aviez pas banni
L’ardeur démesurée
Triomphe de l’amour
Dans le coeur des mortels
Ta beauté près de nous
Serait mal assurée
Aux chaleurs de l’été
Tu ne dures qu’un jour
Mais en ce lieu heureux
Le temps qui ailleurs
Ordonne toute chose
Se trouve surmonté
Par la puissance des charmes
Que nous avons déployés
Ainsi Rose de l’année
Reine de la beauté
Tu es d’éternelle durée

Hommage à Du Bellay ( 3 )

Le deuxième hommage à Joachim du Bellay a été publié le 17/12/2013 :

Le sommeil
Que l’on croit céleste
Coulait tout doux
Lorsque les plaisirs d’amour
Entrent par la porte
Ivoire marbre albâtre
J’avais embrassé ce cou
Ce sein
Amour avait dardé le trait
De ses flammes cruelles
L’âme errait sur les lèvres de rose
Quand l’envie de mon aise
A ouvert les portes du sommeil

Hommage à Du Perron

Davy du Perron fut un courtisan autour de 1600, d’Henri III, puis d’Henri IV :

Je veux bâtir un temple à l’inconstance
Tous les amoureux viendront l’adorer
L’édifice sera fait de plume molle
Fondé en l’air sur les ailes du vent
A l’autel de paille je viendrai souvent
Pour un feint sacrifice à l’amour
A l’entour je mettrai des images
D’erreur d’oubli d’infidélité
De désir fou d’espoir de vanité
De fiction et de pensers volages
Ma légère maîtresse devenue sibylle
Nous prédira ce qu’elle ira songeant
D’une pensée inconstante et mobile
Le vent emporte ses chansons mensongères !
Le temple restera ouvert aux amants
Y compris ceux du pouvoir

Hétéro est mortel

Je suis comme un arbre ou un écureuil je mourrai
Je mourrai sans avoir atteint les sommets
Quels sommets ? Les grandeurs d’établissement ?
Je préfère être inconnu de tous et me connaître un peu
Que nul ne vienne sur ma tombe !
J’ai goûté la vie, à peine, avec peine
Du moins ne l’ai-je pas fardée !
Il n’y a pas de belle mort
Je ne serai pas vengé
Il faudrait tuer la mort
La vie essaie de diriger la mort
Les vivants gouvernent les morts
A leurs risques et périls
Souviens-toi ou non !
Tu manques la mort un jour
La mort est un autre jour
La mort est douce dans le sommeil
La mort est la vie
Elle nous enseigne à vivre
Chaque pas dans la vie est un pas vers la mort
Et un pas dans la vie
Pour vivre il faut de l’espoir
Le manque d’espoir c’est d’abord se contenter de soi
Je ne crains ni ne désire voilà la mort
Souviens-toi ou pas
La mort n’a pas d’héritier

Kate Moss

Kate Moss a quarante ans. Elle est plus belle que jamais. Elle illustre les progrès accomplis en près de deux cents ans. Pour Balzac « la femme de trente ans » manifestait la splendeur fragile de la femme. Déjà Arletty à quarante ans brillait dans les grands films de Marcel Carné dont « les enfants du paradis ». Ce qui était une exception est devenu la règle. Bientôt la femme de cinquante ans triomphera à son tour.

A Ninon de Lenclos

Copié de l’hommage de Jean Chapelain à la belle Ninon au XVII° siècle :

Je commence à vous méconnaître
Vous me fuyez, ingrate. Hé quoi !
Votre coeur si tendre, pour moi
Serait-il seul à ne pas l’être ?

Je crains fort que ce petit traître
Ne m’ait déjà manqué de foi
Souvent on le croit tout à soi
Qu’on n’en est pas longtemps le maître

Le changement vous est si doux
Que lorsqu’on est bien avec vous
On n’ose s’en donner la gloire

Celui qui peut vous arrêter
A si peu de temps pour le croire
Qu’il n’en a pas pour s’en vanter