Un jeune berger conduisait
Calmement son troupeau
Quand il rencontra le ruisseau
Dont un orage dans la nuit
Avait fait un torrent
Le jeune hésite
Il y a bien un pont
Mais il est loin
Le berger se décide
Il saute dans l’eau
Son chien le suit
Puis les béliers les moutons
Tout est en l’air tout saute
Les brebis les agneaux
Mais aussi les vieillards les faibles les peureux
Les mutins groupe toujours assez nombreux
Qui soit faiblesse soit dépit
Se laissent choir dans la rivière
Au final un quart du troupeau se noya
Un autre quart s’enfuit
Pour périr sous la dent du loup
Le jeune berger fut réduit à la misère
Le plus court chemin n’est pas nécessairement le meilleur
Hétéro, la bête pensante
Hétéro adore les formules-chocs du genre :
Nager, c’est l’art de ne pas couler
Peindre, c’est l’art de mettre des formes et des couleurs sur un mur.
La musique, c’est l’art de mettre du rythme sur du bruit
Hétéro se veut la part du sub-conscient qui pense
Il juge que l’Un est Un et que Dieu est Deux comme lui, Hétéro-Clite, parce que Dieu est créateur et que l’Un ne crée rien
Hétéro s’essaie à la poésie :
Je suis Deux ne vous déplaise
Je suis Deux en Un
Les deux sont liés
je suis Deux en Trois
Je crée
Je suis tout et n’importe quoi
Tout est dans Tout
Et réciproquement
Ca c’est Deux
Ca c’est Moi
Madame
Celle qu’on appelle Madame se nomme en fait Zarbi-Leguellette. Son numéro qui a beaucoup de succès consiste à se présenter debout dans une vieille voiture décapotable, immaculée. Elle fait ainsi le tour de la piste. L’intérêt est que l’automobile est à plus de vingt mètres de hauteur. il s’agit d’une sorte de numéro de trapèze. Comme le dit un spécialiste : « Peu importe que le public ne sache pas pourquoi il applaudit du moment qu’il applaudit ». Madame est grande, mince, blonde, habillée strictement de noir. Ce qui compte dans son minuscule chapeau, c’est l’immense voilette qui ne dissimule pas le maquillage jaune olive des yeux. On n’a jamais vu Madame à terre. J’oubliais, sa voiture n’a pas de conducteur.
G.Dhoquois
Je reviens à mon blog personnel
J’oublie pour un temps les poètes
Se laissent-ils oublier ?
Je cite intégralement Florian
J’oublie le Hergé de Tintin le Jules Verne qui aboutit pour moi aux « naufragés du Jonathan », dans une autre version aux « naufragés du fol-espoir »… J’oublie « Trois hommes dans un bateau » de J.K.Jerôme …
Que peut notre enfance ?
Nus les êtres humains sont habillés
J’ai tout raté, mais j’ai retrouvé le sol
Il ne faut pas se fier aux apparences ?
A partir de 1980 je suis entré dans l’Histoire à reculons
Il ne faut surtout pas nier son époque
Il faut éventuellement lutter contre elle
Je me répète je le sais la répétition a du bon Elle fait même du bien
La valeur marchande est la rationalité de notre époque
Prouvons le mouvement en marchant
On peut marcher comme un choeur d’opéra
Le bonheur rend paresseux Il faut quand même se résigner à être heureux
Contre les nouveaux sophistes rappelons que Marx fut le thuriféraire de la marchandise
Devant tant de bêtises répétées accumulées cette incapacité d’apprendre Devant la musique infecte des affects
Qu’est-ce qui est intéressant ? Ce qui nous intéresse
Quand tout va bien il y a toujours quelque chose qui va mal
Ca ne va pas si mal que ça
il faudrait réfléchir pour s’unir pas pour se désunir
Avez-vous réfléchi au fait que la France est à la jonction du Sud et du Nord de l’Europe ? Est la jonction même de l’Europe ?
Vous me répondez que l’Allemagne est à la jonction de l’Europe occidentale et de l’Europe centrale ?
D’où l’importance du couple franco-allemand !
Qu’est-ce que ça vient faire là ?
Il faut bien parler de quelque chose
Hommage à Hérold
André-Ferdinand Hérold, poète érudit avant et après 1900 :
Sur la terre tombe la neige
Tombe l’ombre
Même les feuilles sèches sont mortes
A l’horizon les tristes nues se traînent
Les maisons sont closes comme des tombes
Le ciel est gai d’un crépuscule changeant
Autour de la fontaine les filles blondes et brunes
Ressemblent à des nymphes d’autrefois
Un garçon s’arrête oublieux de sa chanson
L’automne pleure dans le ciel anxieux
Les arbres frissonnent
Les fleurs meurent de mort lente
Bien des oiseaux ont fui
Les larmes dans vos yeux étonnent
Florian ( 26 )
Un bonhomme de mes parents
Vivait en véritable sage
Apprécié par tout le voisinage
On le consultait souvent
Il était généreux
Il ne prodiguait pas seulement les conseils
Il donnait aussi des écus
Mais voilà qu’il trouve un trésor
Il multiplie les projets
Se voit beaucoup plus riche encor
Il refuse la compagnie
Devient avaricieux
Ne se montre même pas
Au bal du village
Il déménage va à la ville
Où il perd tout ce qu’il avait acquis
Il revient non pas penaud mais triste
Il déclare à qui veut l’entendre :
« Pour certaines personne comme moi
Mieux vaut un état médiocre, stable et sage
Que la folie des grandeurs »
Florian ( 25 )
Une brebis disait :
« Chaque jour que Dieu fait
Un des nôtres est assassiné
Parfois c’est un agneau
Symbole de l’innocence
Je n’ai nulle récompense
Pour la laine qui les habille
Pour le lait qui les nourrit
En plus je fume leurs champs »
Son bon copain le chien répondit :
« N’es-tu pas à l’aise sur ces champs ?
Avec tous tes potes ?
Et toi au moins devant Dieu et les hommes
Tu peux dire que tu ne fais pas le mal »
Hommage à Cretin
Guillaume Cretin, vers 1500, fut homme d’église et musicien :
Plaisants minois visages angéliques
Par voies obliques
Surgissent jour et nuit
Tout n’est pas or qui reluit
Jugez votre corps par mes vers
Ce sont gros vers puants
Rouges et verts
Poignants pervers
Dont la chair est nourrie
Quand elle est pourrie
Il n’est pas temps que l’on rie
Riez chantez caquetez brocardez
Montrez vos museaux vos culs fardés
Méfiez-vous de la mauvaise réputation
Femmes sachez qu’à coup sûr vous mourrez
Qu’on se façonne la raison est si bonne
Ne perdez ni corps ni âme
Si l’on vous reprend c’est que l’on vous aime
Hommage à Victor Hugo ( 3 )
Précédent hommage le 11/12/2013 :
J’aime les soirs sereins et beaux j’aime les soirs
Qu’ils s’ensevelissent dans les feuillages
Que la brume au loin s’allonge en bancs de feu
Que le dernier soleil brise dans le ciel bleu
A des archipels de nuages
Ah ! Cent nuages mouvants groupent des formes inconnues !
Sur les sombres gazons subsistent des lacs de lumière
On croit voir dans le ciel balayé un crocodile
Aux dents acérées
Cent nuages ardents brillent sur son flanc
Comme des écailles dorées
L’édifice effrayant des nuages s’écroule
En ruines pressées
Le soleil d’en haut précipité
Fait en flocons de feu
Jaillir l’écume des nuées
Regardez à travers ces voiles
La grave beauté
L’hiver noirs comme un linceul
L’été brodés d’étoiles
Je m’en vais et rien ne manque