Education nationale ( 2 )

Les enseignants les plus importants de France sont les professeurs de maternelle. Le programme général que je propose doit déjà y commencer.
Un problème singulier est la place de la philosophie en tant que discipline générale de réflexion sur ce que nous sommes et ce que nous faisons. Ce programme doit commencer très tôt à partir des interventions des enfants. Il peut perfuser l’ensemble des disciplines. Par contre en classe de seconde un enseignement d’histoire de la pensée, centré sur les grands philosophes, pourrait débuter.
L’enseignement d’une deuxième langue étrangère est nécessaire là encore en classe de seconde. Il peut être remplacé par celui d’une langue régionale sans porter atteinte à l’unité nationale.
L’histoire citoyenne telle que nous l’envisageons passe nécessairement par l’étude des principes fondamentaux du droit.
L’éducation, telle que nous l’envisageons, doit avoir une large base concrète et ludique. Elle ne doit en aucun cas rimer avec ennui. Mais l’accès aux abstractions les plus hautes ne doit pas être interdit aux enfants.
Vaste programme !

N.B. : Le premier article sur l’éducation nationale a été publié le 29/11/2013

La belle Sirène

La sirène hante la mer la mer hante la sirène
Je dois avouer que, chose rare, je me suis complétement évadé du texte de Philippe de Thaun, poète du XII° siècle. Mon titre signifie qu’il y a des sirènes moches, proches du phoque, et que Sirène peut être un nom propre :

La mer hante la Sirène
Elle voudrait s’en sortir
Mais si elle se montre elle fait peur
Pourtant elle est belle
Ses seins surtout sont magnifiques
Mais son corps se termine en queue de poisson
Le chant est son seul moyen d’expression
Quand elle chante tout le monde s’endort
Y compris chat, chien et le coq Kokto
La Sirène se réfugie dans les flots
Elle devient méchante elle chante pour endormir les marins
Elle les transforme en sous-marins
Elle est si malheureuse la belle Sirène !
Le malheur même !
Il lui faudrait un marin solitaire comme elle
Qui ne s’endormirait pas ou guère
Si elle chantait
La belle Sirène est loin d’être bête

La translation encor

Je voudrais rappeler aux lecteurs pressés que le procédé que j’utilise en hommage aux poètes disparus est la translation, procédé qui devrait être savant et inspiré, mixte de copiage, plagiat, interprétation, modernisation, innovation, imagination, éventuellement traduction. Les résultats sont inégaux, ils sont surtout différents, par nécessité, non pas tant parce que les époques sont diverses, mais parce que les inspirations le sont.
Mon blog, grâce à ces translations, est devenu poétique. J’opère ainsi un retour à mes vingt ans quand je suis tombé amoureux de Régine.
Je serais ravi qu’un lecteur, ayant apprécié une de mes translations, revienne au poète qui m’a inspiré.

N.B. : Sur les « translations », voir l’article du 9/11/2013.

Hommage à Carco

Francis Carco fut au XX° siècle un poète « fantaisiste » avec une tendre émotion :

Je souffre car l’amour m’abandonne Tu es partie
Gardes tu la mémoire de notre tendresse ancienne ?
C’est elle qui blessée voulut en finir
D’autres baisers feront beau semblant
Je redoute de ne plus savoir aimer
Te souviens- tu ? La pluie tintait sur le toit
Je me serrais contre toi
Notre jardin noir aux arbres nus
Qu’est-il devenu ? Je n’y retournerai plus
J’écoute encor la pluie Elle n’a plus le même bruit
Ton ombre est couleur de la pluie
Je crains l’absence de l’amour
J’aime tant être aimé

Hommage à Marot ( 2 )

Un premier hommage à Clément Marot a été publié le 30/10/2013 :

Je vais te dire la belle fable
Du lion et du rat :
Cestui lion
Se promenant aisément
Découvrit une ratière
Avec un rat dedans
Bien vivant
Il venait d’avaler un morceau de lard
Le lion souriant
Pour autant qu’un lion
Puisse sourire
Ouvrit la ratière
D’un coup de patte
Vite le rat s’échappe
Puis met un genou en terre gentiment
Ote son bonnet de la tête
En ce temps là les rats portaient un bonnet
Rouge de préférence
Ca s’accorde bien avec le noir
Le rat remercie mille fois la grand’ bête
Lui jure par le dieu des souris et des rats
Qu’il lui rendra la pareille
Le lion sourit derechef et s’en va
Il advint plus tard dans la saison
Que le lion se promenant sans raison
Se trouva pris dans les rêts
D’un grand filet
Il rugit il se débat en vain
Le rat surgit sur ces entrefaits
Se garde de s’esbaudir
Mais trouve le temps de priser bien fort
Les rats les rates et les ratons
D’accabler chats chattes et chatons
Il se félicite d’avoir trouvé le temps favorable
Pour secourir le lion secourable désormais lion lié
« Secouru tu m’as fort lionneusement
Secouru tu seras fort rateusement »
Le lion ne put s’empêcher de sourire dédaigneusement
Le rat se met à la tâche
Use toutes ses dents
Tant est si bien qu’à la fin le ret se rompt
Le lion pour s’en aller fut prompt
Sans penser à remercier
Les lions remercient rarement
Je laisse la morale de cette histoire à notre ami
Le grand Jean de la Fontaine
« On a souvent besoin d’un plus petit que soi »

Education nationale

On ne dira jamais assez à quel point l’éducation nationale est le roc, le socle de la nation. Elle tient toujours debout en dépit d’attaques nombreuses. Grâce à elle des millions de jeunes gens sont et se sentent français. Ils parlent notre langue tout en l’ornant à leur goût. La télévision, ses annexes vidéo et le sport complètent leur éducation.
L’essentiel de la formation dans certaines sociétés se passe dans ce qu’on appelle le monde, dans la vie sociale et d’abord dans la famille. Faute d’unité de la société, il convient de développer les activités péri-scolaires, de former les formateurs. C’est dans le péri-scolaire, initiation ludique au concret, que les valeurs des activités manuelles seront valorisées.
La base de l’instruction doit être classique. Apprentissage du français par sa littérature, des mathématiques par l’algèbre, de l’informatique, de l’anglais, de l’histoire, y compris civique, citoyenne, juridique ( les principes généaux du droit ), des sciences exactes… Les méthodes d’enseignement peuvent et doivent varier…
Ils serait bon que les classes d’âge soient partagées en groupes de niveaux différents, discipline par discipline, les meilleurs avec les meilleurs, les moins bons avec les moins bons sans désespérer ceux-ci grâce à un enseignement spécifique.
Spécialistes de l’éducation, les parents doivent intervenir le moins possible dans l’école, spécialiste de l’instruction, à laquelle de façon générale ils ne comprennent rien.
De l’éducation nationale dépend notre avenir à tous.
Est-ce parce que je suis un ancien enseignant que j’aime les enseignants ?

Hommage à Jouve

Pierre-Jean Jouve est né à Arras en 1887 :

Des ressemblances nous ont égaré
Dès l’enfance
Nous n’étions pas du même sang

Quels attentats nous ont mis à nu ?
Avons-nous pleuré les mêmes larmes
Dans les mêmes chambres ?
Dans les mêmes cages ?

Nous avons partagé le même jardin

Il me revient des sons étranges
La bête est là
Le velours rouge de ses yeux
Nous dit pourquoi pleurer

Hommage à Mathurin

Mathurin Régnier fut considéré par Musset comme le prédécesseur de Molière :

J’apprends aux ânes à voler
Aux chiens j’enseigne la rhétorique
Je peins l’air
Je dis des sornettes
Je dégoise des chansonnettes
Je prononce un discours sur les neiges d’antan
Je prends au nid le vent
Je pète contre le tonnerre
Aux papillons je fais la guerre
Je fais l’éloge de la guerre
Je bâtis des châteaux en Espagne
Je retourne à mes moutons
Un hère de pauvre mine
Mal en point
C’est peut-être moi
C’est peut-être vous
C’est peut-être un poète
Il ne me reste que la langue
Pour vous faire cette harangue

Haïti

Haïti fut la première nation libérée d’Amérique latine aux tout débuts du XIX° siècle. En 2010 elle était un peuple sous-développé aux difficultés inextricables. En 2010 elle fut de plus victime d’un formidable tremblement de terre. Les Etats-Unis ont été émus et ont agi, certes sans pouvoir régler les questions de fond. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères, qui, il y a trente ans, pensait substituer la politique humanitaire à la politique extérieure, n’a pas fait grand chose pour ce pays francophone. J’aurais souhaité des circonstances plus favorables pour saluer nos amis haïtiens dont le juriste Michel Saint-Louis qui a disparu il y a peu à l’âge de quatrevingt ans. Un hasard historique a fait qu’ayant rencontré Saint-Louis à Paris, nous l’avons revu à Alger, puis à Moncton, au Canada.