L’être humain, comme le pensait Léonard de Vinci, « Leonardo da Vinci », est un résumé de l’univers, un condensé en quelque sorte.
Tout être humain, aussi petit soit-il, résume les problèmes de toutes les sociétés humaines. De gauche le matin, centriste à midi, de droite le soir ? Son cerveau est le chef, éventuellement l’Etat, ses bras sont des armes, des armées, son coeur est le centre opérationnel, les artères passent l’information, l’estomac est le centre logistique… Dans ce cas comparaison n’est pas raison. Tout n’est pas faux.
Nous avons deux cerveaux comme dans un roman de Van Vogt, nous sommes des A et des non-A, des aristotéliciens et des dialecticiens pour qui A n’est pas seulement A… De fait nous avons un cerveau neuronal et un cerveau hormonal…
Nous pourrions multiplier les comparaisons, à la fois fautives et ramenant un peu de réflexion.
L’univers est en nous, nous sommes dans l’univers. Mais il n’y a pas de réciprocité des perspectives. Ou guère. Nous disposons de plusieurs scénarios alternatifs.
Formes ( 2 )
L’espace se réduit au temps. Le temps n’existe pas au sens fort parce que rien n’existe au sens fort. Tout est emboitement et enchainement de formes. Ce que je dis sur les formes ne sert à rien, strictement à rien. La pensée livrée à elle-même ne peut rien contre un accident matériel, ce que nous appelons matériel, un caillot de sang par exemple.
Le chef est bien là où on le met. Lui aussi n’est qu’une forme puisqu’il n’est que des formes. Il faut dire qu’il met les formes. Il est important de de rien faire pour retrouver le goût du faire. Les formes sont ce que tu veux qu’elles soient. Du moins c’est ce que tu crois, ce que tu voudrais croire. Les formes ne sont pas des idées platoniciennes, elles ne sont pas des idées, elles sont la substance de l’univers. Elles sont plus matérielles que la matière elle-même.
On ne touche pas à la religion, seulement à ses excès comme le proposaient des esprits aussi différents que Platon et Machiavel, épris du bien public, surtout de la tranquillité publique. J’aimerais proposer une traversée des apparences. Hélas, elle ne tient pas longtemps parce qu’étant nous-mêmes des apparences, nous ne pouvons percer les apparences. Nous touchons à l’ironie objective comme celle qui nous fait croire au mouvement apparent du soleil.
A l’échelle humaine où la perfection humaine est imparfaite, nous en gardons l’idée comme pour la beauté. Malgré tout nous pouvons tenter la traversée des apparences; ou encore esquisser une existence entre les mondes qui s’opposent bêtement. Dans notre domaine, comme dans une bonne intrigue policière, tout le monde peut être victime, tout le monde peut être coupable;
En fait nous pénétrons dans l’univers des formes comme un petit personnage dans un dessin animé. Nous pouvons protester, nous agiter, nous ne pouvons contester le dessin animé qui nous donne en particulier l’espace et le temps. Bien sûr le dessin agité des formes n’a pas d’auteur. Vive l’intrication, l’entrecroisement des formes qui ne sont jamais que la forme d’une autre forme.
Pas besoin d’une forme initiale, matricielle, primitive. L’enchevêtrement des formes suffit. Par rapport à l’univers nous ne sommes qu’un détail. Ce détail nous intéresse.
N.B. : le premier article « Formes » a été publié le 14/06/2013
Football
il vaut mieux jouer au foot que faire la guerre. Il n’est pas mauvais de s’aguerrir. Les règles fondamentales du football sont extraordinairement simples. On peut même y jouer avec une boite de conserve, vide de préférence. En dépit du succès du futsal, le foot est un sport de plein air. C’est un sport collectif où le groupe est plus important que les égo individuels. Le foot est le sport planétaire par excellence derrière l’athlétisme. Il est peut-être dommage qu’il soit de loin le plus populaire. Même une part des élites, dont l’ami Cohn-Bendit, l’apprécie. L’équipe de France est multicolore, multiraciale, black, blanc, beur comme on disait en 1998, à l’image du pays. Le héros, en ce lendemain du match France-Ukraine, qualificatif pour la coupe du monde, est le parisien Mamadou Sakkho.
Hommage à Reverdy
Pierre Reverdy est pleinement du XX° siècle. Je respecte son « cubisme », je ne peux pas le suivre. Je lui présente mes excuses :
Les hommes sont intraitables
Ils se perdent dans les détails
Les rats qui ratent
Les rails qui déraillent
Dans la nuit noire et tiède de l’écurie
Les bruits sont imprécis
L’odeur est forte et saine
Les bêtes respirent
Pas un hennissement
Pas un bruissement
Le temps qu’on a vécu
Quoi ?
L’oiseau vite parti
La lucarne aveugle
Où reste la figure
Les larmes sur la gouttière
Le mystère des portes
Je ne fais pas le mur
Le Nil le calendrier et la blague à tabac
Quoi ?
La terre est semée d’êtres vivants
D’autres selon les autres
La mule n’aime pas le mulet
Le crabe ne connait pas le scribe
Je marche
Le soleil roule sur l’horizon
Les jours ont du retard
Les grenouilles font « Quoa, quoa »
L’homme qui vient
Rit
C’est un traiteur pas un traitre
Quoi ?
Le temps du calme est revenu
Le carnaval est fini
Ni ni fini
Les hommes sont traitables
Charades
Mon premier est un petit animal à poil doux
Mon second sert de refuge aux bateaux
Mon tout est un art éphémère
Mon premier est un fruit immangeable qu’on cueille sur les arbres
Mon tout est un petit fruit blanc qu’on cueille sur les arbres
Mon premier est une note profonde
Mon second est une forte boisson anglo-saxonne
Mon tout est une petite femme souvent délicieuse
Mon premier est la note de base
Mon second est la question que tout le monde se pose
Mon tout est un nom sympathique et rugueux
A partir d’un vers d’Arvers
Arvers chantait : « Mon âme a son secret, ma vie a son mystère »
Je suis tenté de chanter : »Mon coeur a son secret, mon âme a son mystère »
J’ai cherché partout
Je recherchais mon « alter ego » ou mon « alter ega »
Qu’on me pardonne ce latin de cuisine
Ma quête fut vaine
J’ai fini par inviter des gens qui ne m’invitaient pas
Mais pendant ce temps là
J’avais près de moi mon contraire
Qui est devenu mon complémentaire
Seuls les contraires sont complémentaires
Il faut s’attendre à beaucoup de bagarres
Je comprends désormais mon coeur et son mystère
Je ne les explique pas
Hommage à Bonaventure
Bonaventure de Fourcroy, au XVII° siècle, fut très hostile au cardinal de Mazarin :
Je me ris des honneurs que tout le monde envie
J’évite les palais comme un navire l’écueil
Les palais me paraissent de funestes cercueils
Où chacun devrait pleurer sa liberté ravie
Dans mon blog je trouve un plus bel empire
Honneurs, argent, palais sont de ma puissance
Voulant ce que je puis pour le meilleur et pour le pire
Je me tiens sous la loi et le joug de mon indépendance
Esthétiques
Tout est question de styles. Le style est apparence qui rend compte de l’apparence. Tout est apparence, tout est hypothèse.
Le classicisme cherche avec gravité un retour à la nature, au naturel. Le baroque recherche avec joie l’exubérance de la nature. Le classicisme est probe, le baroque est gentiment escroc qui multiplie les trompe l’oeil. Le classicisme aime la raison, le baroque l’irrationnel. Ils aiment le même Dieu, mais l’un est un dieu de raison, l’autre une foi, une croyance. Le classicisme apprécie la ligne droite, le baroque les courbes. Le classicisme triomphe dans l’architecture même quand celle-ci est dite baroque à Rome au XVII° siècle avec Le Bernin et Borromini. L’architecture est d’abord l’art du fil à plomb. Le baroque triomphe dans la décoration qui corrige l’austérité de l’architecture.
Le maniérisme réalisait en petit ce que le baroque réussissait en grand. Le baroque visait le sublime, le maniérisme se contentait de la joliesse.
La modernité cherche à épuiser les possibilités de l’art, en recherche l’essence. La post-modernité explose les catégories. La post-modernité offre des possibilités inouïes dans le n’importe quoi du bazar et du supermarché. La modernité est élitiste, la post-modernité est accessible à tous à condition de renoncer à ce qu’on a appris. La post-modernité offre des plaisirs simples, la modernité la plus simple est complexe, dans le lyrisme de Kandinsky comme dans la géométrie de Mondrian.
Le baroque et le classicisme étaient des arts de cour et d’église. La modernité correspondait à la laïcisation du monde. La post-modernité fait état de la post-industrialisation, de la virtualisation du monde réel.
Où est la beauté là-dedans ? Elle est partout.
Le classicisme et le baroque sont des contraires complémentaires. La modernité et la post-modernité sont des contraires qui s’excluent. Le baroque explose là où le classicisme implose. La modernité concentre là où la post-modernité déconcentre à l’extrême. La modernité compose, la post-modernité décompose …
N.B. : Un article sur la « post-modernité » a été publié le 18/10/2013
Médême
Petite Médême trotte dans la rue
Naguère chatte ambulante
Elle est maintenant une biscotte
Enrobée dans du plastique
Médême rentre déjà
A pas menus
Pour nourrir son mari
Celui-ci va au pieu
Il ronfle à poings fermés
Petite Médême se glisse dehors
Elle va droit à la mer
Récupère sa queue ses nageoires
La sirène nage vers l’Angleterre
Elle sera de retour demain
Avant l’aube promis juré
Voyelles
A médee Auguste Archibald
E nerve ton monde
I nsensé échevelé
O ù qu’il soit n’importe où
U buesque partout
A médée Auguste
E mplis ton monde de ta joie malsaine
I nsensée échevelée
O ubliant ta ténébreuse identité
U nie à la mort dans le fond de toi même
A médée mon bébé
E nervé décoiffé
I mmobilise ta volonté
O ublieux de tout sur ton canapé
U nis les plaisirs du café et de la bonté
A h Ah Ah
E h Eh Eh
H i Hi HI
O h Oh OH
U u Uu Uu