Chemin de fer

Des poissons rêvent
Dans les compartiments verdasses.
Le contrôleur, les cheveux émaillés
Comme une crête de dragon,
Contrôle les titres
Des poissons qui attendent
Les transports en commun
Tandis que le calmar
se balance en chantant,
De ses longs doigts recourbés
Agitant un baromètre.
Ô la douleur des baromètres,
Qui attendent en vain que les calmars se calment !
Les poissons espèrent en paix
Que les bancs soient des banquets.
On fera longtemps banquette,
Dit un rouget sournois.
Les murs ne sont pas des bicyclettes et vice-versa.
Les chaussettes des poissons sont belles,
Ce sont tulipes sur la mer cueillies.