Notre univers se meut, pur, un, illimité.
Pour Héraclite d’Ephèse, le feu est son principe. Toute chose vient du feu et s’y termine. D’autres avaient pris la terre, l’eau ou l’air.
Tout passe, rien ne demeure.
Même les cadavres bougent.
Le même est et n’est pas.
Les mouvements contraires sont conduits par le logos, langage et logique, substance de tout, nécessité divine, éther; semence et mesure; feu.
Pour Héraclite, le philosophe obscur, les dieux sont partout et d’abord dans sa cuisine.
Les choses les plus infimes ont quelque chose de naturel et de beau.
L’unité vient de l’amour, la multiplicité de la haine. Amour et haine sont nécessaires dans notre monde et l’univers. L’amour doit l’emporter, ne serait-ce qu’un peu, sinon la victoire de la haine signifie désintégration.
Notre monde est mortel.
Le monde s’embrase, puis se glace. Tout est périodique. Le monde s’allume en mesure, puis s’éteint en mesure.
L’harmonie est conflit des contraires.
L’allumage, l’embrasement sont premiers. Ils donnent le ton comme en musique.
Le monde n’est pas engendré par le temps, mais par la pensée, la pensée objective à laquelle certains aspirent, miroir du logos.
Le ciel est feu, le soleil est son flambeau intelligent.
Le monde humain est sensation et raison. Mais la sensation est raison et la raison s’abandonne.
La raison sensitive et sensible est commune à tous, donc divine.
Le logos est tout ce que nous voyons.
Ce qui appartient à un seul est trompeur. Il convient de respecter le sens commun, éventuellement d’en partir.
Le logos est universel, ouvert à tous.
N.B. : Ce texte est déjà un commentaire, l’Obscur est ailleurs. On aura compris qu’il y a plusieurs sortes de feu, le feu qui rallume et le feu qui consume, le feu de circonstance et le feu de principe. On aura compris également qu’Hétéroclite est un mauvais disciple car il n’est que dans la multiplicité alors qu’Héraclite est dans l’unité.